Arlette Laguiller, la lutte continue

Arlette Laguiller, la lutte continue

A 80 ans passés Arlette Laguiller n’a pas totalement raccroché. Fidèle à ses idées révolutionnaires qui, elle l’assure, n’ont jamais varié, elle reste persuadée, plus que jamais, qu’il faut renverser le capitalisme. Un modèle responsable des crises sociales et écologiques qui le secouent. Si elle avoue n’avoir jamais vraiment cru arriver au pouvoir, elle reconnaît au micro de Rebecca Fitoussi que ses candidatures successives à l’élection présidentielle ont permis de faire avancer la cause de femmes.
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Quand Arlette Laguiller s’exprime, on a l’impression que le temps s’est arrêté. Candidate pour Lutte Ouvrière à l’élection présidentielle dès 1974, elle continue de défendre l’idée de révolution. Il faut dit-elle « en finir avec ce système capitaliste qui nous mène à la catastrophe par tous les bouts. On voit des guerres partout, on voit cette catastrophe écologique, on voit que la situation des travailleurs ne va pas du tout en s’améliorant. Ces idées de changement de société m’ont porté à chaque élection et me portent encore aujourd’hui ».

Six fois candidate à l’élection présidentielle

Arlette Laguiller : « Je n’avais pas d’illusion d’arriver au pouvoir ! »

Candidate malheureuse six fois à l’élection présidentielle, avec du recul elle reconnaît n’avoir jamais vraiment cru qu’elle prendrait le pouvoir : « J’avais l’envie de représenter à la fois le monde du travail et à la fois les revendications des femmes, dans une période où quelques années après 1968 et la grève générale on était quand même en pleine ébullition, nous les femmes, pour gagner le droit à l’avortement et à la contraception. Et pour moi c’était plus pour parler de tout ça. Effectivement je n’avais pas l’illusion de pouvoir arriver au pouvoir ! », avant d’ajouter « vous savez, comme je l’ai dit des milliers de fois, si j’avais été élue présidente de la République je pense qu’il y aurait eu la révolution en France ».

Des candidatures qui ont fait avancer la cause des femmes

Si elle n’a pas réussi à conquérir le pouvoir et à changer le monde, elle reconnaît avoir fait avancer la cause des femmes : « Moi, ce que j’ai remarqué dans toutes les campagnes et surtout pour la première, c’est que d’un coup tous les hommes politiques se sont mis à parler des problèmes des femmes et de ce point de vue là c’est déjà une petite victoire de voir qu’on en tenait compte […] Et quand en 1974 Valéry Giscard d’Estaing est élu – Président de la République- il nomme une femme Françoise Giroud à la condition féminine et j’avais l’habitude de dire : elle me doit sa place ! Parce ce que justement j’avais ouvert une voie ».

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