Bram : Nicolas Mayer Rossignol at Les Rencontres de la Gauche

Après Faure et Vallaud, Mayer-Rossignol troisième candidat à la tête du PS

Un communiqué publié jeudi 24 avril officialise la création d’un nouveau courant socialiste emmené par le maire de Rouen qui souhaite devenir Premier secrétaire pour remplacer le sortant Olivier Faure.
Stephane Duguet

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Le choix de Nicolas Mayer-Rossignol a fini par s’imposer. Le maire socialiste de Rouen sera le premier signataire du texte d’orientation (TO) ralliant les opposants internes à Olivier Faure et d’anciens partisans du député du Val-de-Marne. Son courant surnommé « 13BB » (pour l’ancien TO1 d’Hélène Geoffroy, l’ancien TO3 de Nicolas Mayer-Rossignol, Phillipe Brun et Karim Bouamrane) a officialisé la nouvelle via un communiqué publié ce jeudi. Ses membres mettent en avant un « rassemblement inédit ». Ainsi Nicolas Mayer-Rossignol réunit derrière lui, dans l’ordre, la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, le député Philippe Brun, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane et enfin l’adjointe à la Maire de Paris et présidente de la fédération socialiste parisienne Lamia El Aaraje.

Être premier signataire revêt d’une importance particulière en vue du congrès du puisque cela le propulse candidat au poste de premier secrétaire. Les textes d’orientations seront validés ce samedi 26 avril lors d’un conseil national de synthèse. La décision de laisser la tête de ce courant à Nicolas Mayer-Rossignol a été prise au terme de « trois jours de négociations intenses ». « Ça aurait pu être quelqu’un d’autre, explique à Public Sénat un élu proche des discussions. Il y aurait pu avoir Carole Delga, Hélène Geoffroy ou même Valérie Rabault (ancienne députée PS et vice-présidente de l’Assemblée nationale, ndlr). »

 

Le maire de Rouen a remporté la mise parce qu’il est celui qui « rassemble le plus de signatures et qui est le plus implanté sur un plan national », ajoute la même source. L’intéressé devrait officialiser l’information par voie de communiquer dans la journée de jeudi ou vendredi, le temps de régler « les détails du texte » qui sera proposé.

Pas de « Marseille bis »

Avec cette troisième candidature, le nom de Nicolas Mayer-Rossignol vient s’ajouter sur la ligne de départ pour devenir premier secrétaire à celui d’Olivier Faure, candidat à sa réélection pour un quatrième mandat et à celui de Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée. Les estimations de chaque courant font état d’un rapport de force équilibré entre Olivier Faure qui pourrait obtenir environ 40 % des voix des militants socialistes, même résultat approximatif pour Nicolas Mayer-Rossignol et 20 % pour Boris Vallaud. « Ça me paraît difficile qu’Olivier Faure fasse 50 % au premier tour », se réjouit un proche du maire de Rouen.

« Ce ne sera pas un Marseille bis », renchérit un autre de ses partisans en référence au congrès de Marseille de janvier 2023 lors duquel Olivier Faure s’était imposé face aux deux courants représentés par Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy. Les désormais alliés au sein d’une même tendance espèrent inverser le rapport de force face au député du Val-de-Marne et promettent en cas de victoire une direction « collégiale ».

Sur le fond, ils revendiquent une ligne de « clarté » et s’opposent à toute alliance avec La France Insoumise. Un point qu’ils partagent avec Boris Vallaud qui acte « avec l’ensemble des socialistes, la séparation avec La France Insoumise dans la construction de l’union de la gauche » selon un communiqué publié hier soir. « Chez les soutiens d’Olivier Faure, certains pensent qu’il faut une alliance avec LFI », pointe un opposant interne. Il fait référence au courant « Avenir socialiste » qui a annoncé son ralliement au patron du PS bien que ce dernier assume lui aussi une rupture avec le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon.

Boris Vallaud, faiseur de roi ?

Tous les regards sont désormais tournés vers Boris Vallaud. A deux jours du dépôt des textes d’orientation, le député des Landes a décidé de maintenir le sien et de ne rejoindre ni Olivier Faure qu’il soutenait jusque-là, ni Nicolas Mayer-Rossignol. « Nous tendons la main à nouveau à Boris Vallaud », explique le communiqué du « 13BB ». Ses membres ne désespèrent pas de voir le président du groupe PS à l’Assemblée les rejoindre pour cumuler plus de 50 % des votes des militants.

Qu’il se rallie ou non, Boris Vallaud fait office de faiseur de roi dans l’élection du Premier secrétaire puisque seuls les premiers signataires des deux textes d’orientations arrivés en tête le 27 mai peuvent prétendre devenir patron du parti à la rose lors d’un vote organisé le 5 juin. « S’il est candidat, c’est qu’il pense qu’il faut changer de direction », note un parlementaire socialiste qui espère donc que ses soutiens finiront par voter pour le texte d’orientation de Nicolas Mayer-Rossignol : « On verra comment ses votes se reporteront ». D’autres dans le camp du maire de Rouen mettent en doute sa démarche : « Est-ce qu’il veut que le PS change de ligne ou pas ? En se séparant d’Olivier Faure, il crée une rupture mais pour l’instant, il n’assume pas ! ». Jusqu’à présent, Boris Vallaud appelle toujours à l’union entre les courants sans se projeter en donnant une préférence pour Olivier Faure ou Nicolas Mayer-Rossignol.

 

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