Anne Hidalgo: trois ans “à la tâche” de maire de Paris
La socialiste Anne Hidalgo, élue le 5 avril 2014 maire de Paris, est "à la tâche" depuis trois ans. Attentats, berges de Seine, statut de Paris,...
Par Fabienne FAUR
Temps de lecture :
4 min
Publié le
La socialiste Anne Hidalgo, élue le 5 avril 2014 maire de Paris, est "à la tâche" depuis trois ans. Attentats, berges de Seine, statut de Paris, Jeux olympiques: voici quelques points forts à mi-mandat:
ATTENTATS
C'est la "pire des épreuves" parmi celles qui "n'étaient pas du tout prévues quand nous avons été élus", dit la maire, et il a fallu répondre en montrant un Paris "ouvert au monde mais qui en même temps se protège sans naïveté"
MIGRANTS
Face à l'afflux de migrants et à des campements sauvages dans Paris, elle a mis en place avec l'Etat le centre Chapelle, où 7.500 personnes sont déjà passées
BERGES, VOITURES
"Pas contre les voitures" mais "contre la pollution", la maire vient d'inaugurer le parc "Rives de Seine" sur des quais de désormais piétons. "C'est un combat de 15 ans. Les autoroutes urbaines en cœur de ville, ça n'existe plus", plaide-t-elle. Mais la mesure est toujours contestée
La place de la voiture se réduit aussi. La vignette Crit'Air est désormais obligatoire et interdit l'accès intra-muros aux véhicules les plus polluants. Les voies pour voitures se rétrécissent et les trottoirs s'élargissent
LOGEMENT
Avec la propreté, le logement est un autre casse-tête. La Ville traque le m2: dans les chambres de bonne, en transformant les bureaux, en s'attaquant à AirBnb. L'exécutif assure être dans les clous de son objectif du mandat: 10.000 nouveaux logements par an, dont 7.000 sociaux
STATUT
Anne Hidalgo s'est battue bec et ongles pour faire rapidement adopter la réforme, en public et en coulisses. L'affaire n'a réellement intéressé que les élus parisiens.
Le texte donne à la maire de Paris des pouvoirs qu'il n'avait pas, en raison de l'histoire particulière de la capitale: délivrance de certains documents, polices de voirie, de baignade, de l'insalubrité, etc. Plus spectaculaire, et plus contesté, le regroupement des quatre premiers arrondissements (qui gardent leurs codes postaux) en une seule mairie. La droite a promis de détricoter cela en cas d'alternance
JEUX OLYMPIQUES
Jeux Olympiques 2024 : les villes candidates
AFP
D'abord réticente, la maire rappelle désormais dans tous ses discours que sa ville est candidate aux JO de 2024. Elle en porte le pin's au revers de la veste. La Ville met en avant les sportifs, les jeunes, les scolaires, la banlieue. Seul concurrent: Los Angeles. Verdict: le 13 septembre à Lima.
MACRON
Macron, "je n'en ai rien à battre", déclare la maire en mai 2016 lors de l'inauguration des Champs-Elysées piétons. L'hostilité de Mme Hidalgo à l'ex-ministre de l'Economie remonte à la loi Macron et au travail le dimanche dans les magasins -finalement appliqué dans certaines zones de Paris aussi. Macron "n'est pas un candidat de gauche", assène-t-elle. Et si le favori des sondages est élu président de la République ? "Elle composera avec lui. C'est une pragmatique", dit un proche.
Mais, quand l'ancien maire Bertrand Delanoë, dont elle a été longtemps la première adjointe, a soutenu le candidat d'En Marche!, "elle l'a eu un peu mauvaise", dit un élu PS. Trois de ses adjoints sont également passés chez Macron.
MAJORITÉ
Mme Hidalgo vante "toutes les sensibilités indispensables" de sa majorité (PS,PCF,PRG,EELV, plus un centriste et une gaulliste sociale), "exigeante mais soudée". Pour la présidentielle, après le soutien à Vincent Peillon au premier tour de la primaire élargie du PS, cette "social-démocrate" revendiquée soutient sans ambiguïté Benoît Hamon.
NKM
Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, battue en 2014 et cheffe du groupe LR d'opposition, l'exécutif est un "conservatoire du socialisme sectaire. C'est une politique très sectaire, très personnelle, à des fins manifestement personnelles", dit-elle.
"C 40"
La maire de Paris, Anne Hidalgo, lors de la conférence de l'association des maires de France, à Paris le 22 mars 2017
AFP/Archives
En prenant la tête de ce réseau de villes luttant contre le changement climatique, la maire de Paris, qui voyage beaucoup, accroît sa stature à l'international. Marianne avait titré il y a un an "Et si c'était-elle ?" en parlant de la présidentielle. "Je suis maire de Paris, je suis très engagée dans ma ville jusqu'à 2020", a récemment déclaré l'intéressée.
Alors que le premier ministre avait simplement évoqué la reprise du « dialogue » avec les élus corses, la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation va plus loin. Le processus qui doit mener à l’autonomie de la Corse dans la République va reprendre. « Au deuxième semestre 2025, il pourrait y avoir l’examen de ce texte » constitutionnel, affirme sur Public Sénat Catherine Vautrin.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, verrait d’un bon œil l’examen de deux textes sur l’immigration, l’un sur la transposition du pacte asile et immigration et l’autre qui serait la reprise de la proposition de loi Buffet-Retailleau. Mais rien n’est arrêté. « Pour le moment », seule la transposition de la directive européenne est prévue de façon certaine dans les cartons du gouvernement.
Invité de la matinale de Public Sénat, Antoine Basbous revient sur la visite d’Etat d’Emmanuel Macron au Maroc. Un déplacement qui acte le réchauffement des relations entre les deux pays, notamment permis par la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Dans quelques jours, les ministres de l’Intérieur et de la Justice se rendront à Marseille présenter leur plan de lutte contre le narcotrafic. L’un des enjeux sera la forme du texte choisi. Avant son départ de la Chancellerie, Éric Dupond-Moretti avait planché sur un projet de loi. Bruno Retailleau plaide, lui, pour la reprise de la proposition de loi du Sénat déposée cet été dont certaines mesures remettent en cause les droits de la défense.