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Alliance Ciotti Bardella : que sait-on des candidats investis pour les législatives ?

Après une semaine rocambolesque qui a vu Éric Ciotti être exclu des Républicains par les ténors de son parti, après avoir annoncé une alliance avec le RN aux législatives, plusieurs dizaines de candidats ont été investis sous la bannière « Union des droites » ou « Les Républicains à droite ». Parmi les candidats figurent peu de sortants, des jeunes, des proches d’Éric Ciotti, des anciens élus et des figures plus médiatiques.
Simon Barbarit

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Membre de la commission nationale d’investiture du Rassemblement national, Franck Allisio ne se souvient plus très bien combien de candidats communs avec « Les Républicains d’Éric Ciotti » ont été investis. « A ma connaissance, 70 […] ça oscille entre 70 et 80 », a-t-il estimé dans la matinale de Public Sénat.

Le journal le Monde chiffre à 62, les candidats issus de l’alliance conclu entre Éric Ciotti et Jordan Bardella. L’initiative solitaire du président de LR a conduit à son exclusion à deux reprises de son parti, la semaine dernière, par le Bureau politique. Les deux exclusions ont été invalidées par le tribunal judiciaire de Paris saisi en référé, vendredi.

Lâché par la quasi-unanimité des cadres de la droite, Éric Ciotti n’a entraîné avec lui pratiquement aucun député sortant sur la soixantaine qui siégeait il y a encore huit jours au Palais Bourbon. Seule une de ses proches, Christelle d’Intorni, députée sortante dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, l’a suivi. Un autre proche d’Éric Ciotti, Bernard Chaix, vice-président conseil départemental, brigue la 3e circonscription des Alpes-Maritimes.

Des jeunes LR

Parmi les membres de LR qui vont concourir sous la bannière de « l’union des droites » ou « des Républicains à droite », on retrouve la jeune garde du parti, au premier desquels le président des jeunes Républicains, Guilhem Carayon, candidat dans la troisième circonscription du Tarn. Bartolomé Lenoir, le président de la fédération de la Creuse a été investi dans l’unique circonscription du département. Il devra faire face à une candidate Reconquête, Ana Pinson et la présidente, LR « canal historique », Valérie Simonet. Le vice-président de LR, Théo Michel est candidat dans la première circonscription de Seine-et-Marne. « J’ai reçu le soutien de nombreux adhérents du département, ce qui explique pourquoi je suis le seul candidat Les Républicains. J’imagine qu’on a trouvé personne à me mettre en face », explique-t-il à publicsenat.fr.

Les anciennes figures du parti

Pour faire le compte, Éric Ciotti a dû aussi aller chercher parmi des anciens élus en rupture de ban avec Les Républicains. L’ancien sénateur, Sébastien Meurant qui avait soutenu d’Éric Zemmour lors de la dernière présidentielle, a repris sa carte chez LR la semaine dernière pour candidater dans la quatrième circonscription du Val d’Oise. « Je suis soutenu par l’ensemble des forces de droite, Reconquête, le parti de Julien Aubert, Osez la France, ou encore le mouvement conservateur de Laurence Trochu. Mais ce sera difficile de l’emporter dans cette circonscription qui était à gauche puis macroniste ; je fais face à la sortante Naïma Moutchou », précise-t-il. Ancien président de la fédération LR du département, Sébastien Meurant rappelle qu’il a soutenu Éric Ciotti à la primaire « face à la candidate du système », Valérie Pécresse. « Il faut sortir de cette droite honteuse, pour aller vers une droite courageuse. Sur le régalien, nous avons le même discours avec le Rassemblement national », insiste-t-il.

Un autre ancien élu de l’UMP, Jacques Myard fera face à Yaël Braun Pivet dans la 5e circonscription des Yvelines. A 76 ans, député de 1993 à 2017, Jacques Myard est connu pour ses positions en faveur des régimes syriens et russes. Au moment de l’examen de la loi sur le mariage pour tous, il avait associé l’homosexualité à une « perversion sexuelle ». Dans la 7e circonscription de Loire-Atlantique, l’ancien député UMP, Michel Hunault a également été investi. Ancien député et maire LR de Cholet, Gilles Bourdouleix est lui candidat dans la 5e circonscription de Maine-et-Loire. Il vient d’annoncer sur les réseaux sociaux son intention de porter plainte contre Aurore Bergé. La ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations a rappelé, sur BFM, les propos tenus par l’édile en 2013 au sujet d’un campement de gens du voyage, « Comme quoi Hitler n’en a peut-être pas tué assez », avait-il déclaré selon des propos révélés à l’époque par le Courrier de l’Ouest.

« Le programme antifraude de Jordan, c’est le mien »

On trouve aussi des personnalités plus médiatiques issues de la société civile comme la restauratrice Babette de Rosière, un temps proche de Valérie Pécresse et candidate dans la 7e circonscription des Yvelines, l’avocat Philippe Fontana, auteur de La vérité sur le droit d’asile, candidat dans la 5e circonscription de Seine-et-Marne, Arnaud Dassier, le fils de Jean-Claude Dassier, ancien président de l’OM, est candidat dans la 1er circonscription de Paris ou encore l’éditorialiste de Cnews, Guillaume Bigot, candidat dans la 2e circonscription du Territoire de Belfort.

Dans la 4e circonscription de la Manche, on retrouve un partisan de Donald Trump en la personne de Nicolas Conquer, porte-parole des Republican Overseas (Les Républicains à l’étranger.

Pourfendeur de la fraude sociale, l’un des axes de campagne de Jordan Bardella, l’ancien magistrat, Charles Prats est candidat dans la 6e circonscription de la Haute-Savoie. « Le programme antifraude de Jordan, c’est le mien. Il a lu mes livres. Éric Ciotti avait lui aussi lancé une brigade antifraude dans son département il y a quelques années. J’ai accepté d’être candidat à la condition de faire campagne chez moi dans mon département comme en 2022 », rapporte-t-il. A l’époque, Charles Prats avait été investi par l’UDI. Comme les autres candidats issus de l’alliance entre Éric Ciotti et Jordan Bardella, Charles Prats ne candidate pas sous la bannière Les Républicains. « C’est un choix de sécurisation juridique », précise-t-il. En effet un candidat qui se présenterait sous l’étiquette LR sans avoir été investi par la commission nationale d’investiture du parti constituerait une manœuvre frauduleuse susceptible d’altérer la sincérité du scrutin et pourrait voir potentiellement son élection annulée.

Une plateforme et un compte X « Rassemblement des droites » viennent d’ailleurs d’être créées par des « militants LR qui « soutiennent l’initiative de rassemblement d’Eric Ciotti pour une droite forte et unie », peut-on lire. De quoi inspirer le nom d’un nouveau groupe à l’Assemblée.

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