« Par définition, s’il a été censuré, c’est que des choses n’ont pas été faites, pas prises en compte. » Au lendemain de la motion de censure qui a emporté Michel Barnier, le président des sénateurs de l’Union centriste Hervé Marseille tire quelques enseignements des dernières semaines. Pour cet élu des Hauts-de-Seine, le Premier ministre renversé aurait « dû davantage faire de politique avec les groupes qui le soutiennent ». « Il est resté – car c’était difficile, compliqué – un peu à l’écart. Ce n’était pas son tempérament, il aurait dû s’impliquer davantage avec eux, rechercher davantage l’écoute des oppositions. »
Un pluriel sur lequel le numéro 2 de la majorité sénatoriale tient à insister. « On a entendu bruyamment Mme Le Pen, il y avait aussi les oppositions de gauche », souligne-t-il. Depuis quelques années, les centristes ont parfois permis à quelques amendements de gauche d’être adoptés durant les débats budgétaires.
« Je vois qu’aujourd’hui, et notamment au PS, il y a ce qu’on appellerait un bougé », note Hervé Marseille. Le principe d’un pacte de « non-censure », évoqué dès le mois d’août de façon isolée par le député socialiste Philippe Brun trouve depuis quelques heures de l’écho. Hier, bien avant que tombe le couperet à l’Assemblée nationale, les présidents de groupe du parti à la rose, Boris Vallaud et Patrick Kanner tendaient la main à un rassemblement plus large de LR jusqu’à des groupes de gauche, qui reposeraient sur quelques points. « Je pense qu’il y a un travail à mener, un dialogue à approfondir, dans l’intérêt du pays, sur un certain nombre de principes, de thèmes. C’est nécessaire », insiste Hervé Marseille.
À quelques heures de l’allocution télévisée du chef de l’État, le sénateur attend d’Emmanuel Macron « qu’il nous guide, qu’il nous dise où il veut mener le pays ».