Accord Ciotti/RN : « Je n’accepte pas la politique du fait accompli », dénonce Jean-François Husson, qui confirme « démissionner » des LR
Par Alexis Graillot
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Il fait partie des sénateurs LR avec Sophie Primas, à avoir claqué la porte du parti après la décision d’Éric Ciotti, président du parti, de conclure une alliance électorale avec le RN.
Visiblement ému, le sénateur défend « un choix du cœur, de la raison et de la conscience », tout en appelant à avoir « un esprit commando, à se révolter et à porter des combats ».
« Les grands partis ont tous perdu »
« Nous devons regarder les choses en face. Les grands partis ont tous perdu », explique l’air grave, l’ex-sénateur LR, torpillant au passage le président de la République : « Emmanuel Macron a décidé de dynamiter le vote que les Français avaient exprimé à l’endroit de l’Europe ». A cet égard, il juge la manœuvre comme étant « contreproductive » et « pas au rendez-vous de sa responsabilité de Président ».
Pas question pour autant de se résigner pour Jean-François Husson, qui estime qu’ « il ne faut surtout pas abandonner », alors que la France vit « des moments graves ». « On est là dans des turbulences politiciennes qui fatiguent les Français. Notre responsabilité est aussi de nous remettre en question. C’est mon cri du cœur, pour appeler à se reprendre et tracer des perspectives », constate-t-il.
« Il [Éric Ciotti] décide tout seul, et moi je décide en mon âme et conscience »
L’élu de Meurthe-et-Moselle est ensuite revenu sur sa décision de quitter Les Républicains dans cette situation. « Je démissionne car je n’accepte pas la politique du fait accompli », justifie Jean-François Husson. Sur X (ex-Twitter), il y a quelques heures, le rapporteur de la commission des finances avait fait cette annonce coup de poing, quelques minutes seulement après l’interview d’Éric Ciotti sur TF1 : « Éric Ciotti annonce une alliance avec le RN aux législatives. C’est bien sûr sans moi. Je quitte LR et continue le combat avec le soutien unanime du groupe de Gérard Larcher [président du Sénat] et Bruno Retailleau [président du groupe LR au Sénat] ».
« Il décide tout seul et moi je décide en mon âme et conscience », tonne Jean-François Husson, qui déclare que sa réaction n’est « pas calculée », mais qu’il « ne peut pas rester indifférent » … concluant son intervention avec une pique envers le locataire de l’Elysée : « Les temps sont difficiles et le président joue avec l’avenir du pays. C’est extrêmement dangereux », conclut le sénateur.
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