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A la tête de l’IDF depuis un an, Pécresse impose sa marque
Par Cécile AZZARO
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Rénovation des trains, test salivaires dans les lycées, déménagement du siège, fin des subventions aux communes ayant 30% de logements très sociaux: en un an, la présidente de la Région Ile-de-France Valérie Pécresse a imposé sa marque, largement critiquée par son opposition.
Après 17 ans de mandature socialiste, Mme Pécresse (Les Républicains) a ravi le 14 décembre 2015 le siège de Jean-Paul Huchon, avec une liste LR-UDI-MoDem qui a obtenu 43,80% des voix.
Dès la première séance, elle a fait adopter quelques mesures phares de sa campagne: le déménagement du siège en banlieue, une nouvelle "éthique politique" pour les élus (déclaration de patrimoine et d’intérêts, non embauche de proches à la région, contrôle de l'assiduité des élus, etc.), et la suppression d'aides au transport pour les étrangers en situation irrégulière, une "mesure de justice" selon elle.
Critiquant allègrement l'héritage socialiste, la présidente a rapidement mis en place plusieurs marqueurs de droite: lutte contre la fraude dans les transports en commun, valorisation du mérite avec la réintroduction de bourses pour les bacheliers mention très bien, mise en place d'aides sociales pour les lycéens du privé, diminution des effectifs du siège, développement de la vidéo-surveillance dans les lycées, dans les bus et les 70 gares routières.
- Jugée sur les transports -
"On a tenu des engagements très concrets", a déclaré Mme Pécresse à l'AFP, soulignant qu'en un an, "pratiquement les deux tiers du programme ont été adoptés. On a adopté deux fois plus de délibérations en moyenne que chacune des cinq dernières années".
Plusieurs mesures ont fait polémique, comme la possibilité de tests salivaires pour détecter l'usage de drogue au lycée, la suppression des aides aux communes ayant déjà 30% de logements très sociaux, ou la suppression du passe-contraception dans les lycées, remplacé par une plateforme d'informations sur internet.
Celle qui se targue d'avoir fait en un an 160 millions d'euros d'économies en réduisant le train de vie de la région, a également décidé de déménager tous les services de la Région à Saint-Ouen d'ici 2019. Un choix dénoncé par l'opposition et les syndicats, mais assumé par la présidente. "Présider c'est décider," a-t-elle coutume de dire.
En matière de transports, sujet sur lequel Mme Pécresse dit qu'elle "sera jugée", la hausse du passe Navigo de 3 euros a aussi fait grincer des dents. Une augmentation qu'elle affirme nécessaire pour moderniser le réseau, avec notamment 700 rames neuves ou rénovées promises d'ici 2021. "Les appels d'offre sont lancés progressivement", dit-elle.
Sur le plan économique, elle a supprimé les emplois-tremplins, lancé une expérimentation de budgets d'autonomie pour les lycées, créé un prêt spécial pour les Très petites entreprises (TPE), simplifié les aides aux entreprises en supprimant tous les critères d'éligibilité, et développé des aides pour le secteur rural.
Du côté de l'opposition, on déplore "un manque de concertation" et de la "précipitation". Elle pratique une "politique de mise devant le fait accompli", regrette Céline Malaisé (Front de gauche), estimant qu'elle "essaie de faire de la région un laboratoire expérimental des politiques de droite".
Chez les écologistes, on déplore un an "d'habile communication et de slogan", mais surtout "des économies drastiques" faites sur le dos des associations", affirme Mounir Satouri.
"Le style Valérie Pécresse, c'est +beaucoup parler et peu agir+", ajoute Carlos da Silva (PS). Pour Wallerand de Saint Just (FN), "elle est toujours dans l'inventaire, elle ne sait pas où elle a mis pied".
Tout en lui reconnaissant "une indiscutable énergie", Eddie Ait (Radicaux de Gauche) déplore que "des polémiques stériles et des postures idéologiques ont trop souvent ponctué cette première année".
Dans sa majorité, Franck Cecconi (UDI) salue au contraire "une année très chargée et intense", et Yann Wehrling (Modem) juge que "les promesses ont été tenues".