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Assurance chômage : syndicats et patronat entendus en avril par le Sénat

Le président LR de la commission des affaires sociales, Philippe Mouiller, et la sénatrice Frédérique Puissat, qui avait été rapporteure lors de la dernière réforme de l’assurance chômage, vont rencontrer les syndicats et le patronat, alors que ces derniers vont de nouveau être appelés à négocier par le gouvernement. Un colloque avec les partenaires sociaux est aussi dans les tuyaux du côté de la présidence du Sénat.
François Vignal

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Alors que le gouvernement veut faire une nouvelle réforme de l’assurance chômage, les sénateurs comptent entendre les syndicats et représentants du patronat. « On va rencontrer tous les partenaires sociaux sur deux jours, les 23 et 24 avril, à la demande du président Larcher », nous annonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui avait été corapporteure, à la Haute assemblée, du dernier texte réformant l’assurance chômage, en 2022. Pour cette rencontre, elle sera aux côtés du président LR de la commission des affaires sociales, Philippe Mouiller.

Si ces échanges peuvent permettre d’aborder « tous les thèmes », les nouvelles discussions que compte lancer le gouvernement sur l’assurance chômage seront à n’en pas douter au menu. Et Frédérique Puissat a déjà une petite idée du message qu’elle portera à la CGT, CFDT, CFTC, FO, UNSA, Medef et autre CPME : « On n’a pas à leur donner de leçon, mais on leur dira qu’il faut favoriser tout ce qui pourra inciter à ce que le dialogue social se passe au mieux, que le paritarisme prenne corps, leur dire qu’il est dans leur main », explique la sénatrice de l’Isère, « et on leur dira qu’on sera à leurs côtés ».

« On va leur demander de trouver des accords, sinon, le gouvernement aura beau jeu »

Frédérique Puissat, comme d’autres sénateurs, dénonce le sort qui est fait par le gouvernement aux syndicats. « Depuis 2017, les partenaires sociaux se sont fait balader et avec Gabriel Attal, ça sera la même chose », a-t-elle dénoncé sur publicsenat.fr le 28 mars, face à un gouvernement bien décidé à appliquer sa réforme, même en cas d’échec des discussions entre syndicats et patronat. C’est pourquoi les sénateurs, attachés au paritarisme, préféreraient les voir trouver un terrain d’entente. « On va leur demander de trouver des accords, sinon, le gouvernement aura beau jeu », souligne la sénatrice de l’Isère. Mais vu la volonté de Gabriel Attal de durcir les règles, notamment en réduisant la durée d’indemnisation, que refusent déjà les syndicats, rien n’est moins sûr.

Signe de l’attachement au dialogue social au sein de la Haute assemblée : la présidence du Sénat prépare actuellement l’organisation d’un colloque avec les partenaires sociaux, à l’horizon du mois de juin prochain. Cette journée où le paritarisme sera à l’honneur n’est pas vraiment une surprise de la part de Gérard Larcher, ancien ministre du Travail de 2004 à 2007.

Il est même à l’origine du principe de dialogue social, tel qu’on le connaît aujourd’hui, comme l’a rappelé mercredi dernier, lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, l’actuel ministre du Travail, Catherine Vautrin : « L’assurance chômage, c’est l’article L1 du Code du travail, qui vient d’une excellente réforme de 2007, dont je n’ai pas ici à redonner le nom de l’auteur, puisqu’il s’agit du président Larcher lui-même ».

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« On va de la cage d’escalier à l’international », explique le nouveau directeur général de la police nationale, Louis Laugier, devant la commission des lois du Sénat lorsqu’il évoque la lutte contre le narcotrafic. Si la nomination de Louis Laugier a fait l’objet de négociations entre Bruno Retailleau et Emmanuel Macron, l’audition portait essentiellement sur la proposition de loi relative au narcotrafic qui sera examinée à partir de janvier au Sénat. Le texte fait suite à la commission d’enquête présidée par Etienne Blanc (LR) et dont le rapporteur était Jérôme Durain (PS). Un texte particulièrement attendu alors que le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a multiplié les gages de fermeté dans la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité organisée.   Comme les sénateurs, le Directeur général de la police nationale décrit un phénomène en hausse, un « marché des stupéfiants en expansion, une forte demande des consommateurs et une offre abondante ». La criminalité organisée connaît d’ailleurs un certain nombre d’évolutions comme la multiplication des violences liées au trafic y compris dans des villes moyennes, ou encore le rajeunissement des acteurs.  « Je souhaiterais préciser que la France n’est pas dans une situation singulière. En effet, tous les Etats de l’UE sont confrontés à des situations identiques », prévient néanmoins Louis Laugier. Néanmoins, les chiffres présentés sont vertigineux avec notamment 44,8 tonnes de cocaïne saisies en 2024 (contre 23,2 tonnes en 2023). Le directeur général rapporte également que 434 000 amendes forfaitaires délictuelles ont été dressées depuis septembre 2020 pour stupéfiants.   « Certaines observations du rapport relatif à l’action de la police nationale me paraissent un peu sévères »   Pour répondre à ce phénomène massif, l’Office anti-stupéfiants (Ofast) a été mis en place en 2019. Cette agence regroupe des effectifs issus de différents services, notamment des douanes et de la police judiciaire. Alors que le rapport sénatorial propose de revoir le fonctionnement de l’Ofast pour en faire une « DEA à la française », Louis Laugier défend l’efficacité de l’agence. « Certaines observations du rapport relatif à l’action de la police nationale me paraissent un peu sévères […] le rôle de coordination de l’Ofast est réel, grâce à son caractère interministériel et son maillage territorial dense », avance le directeur général de la police nationale. Ce dernier souligne également le doublement des effectifs depuis 2020 et la présence des services sur tout le territoire grâce aux 15 antennes de l’Ofast et aux cellules de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS) présentes dans chaque département. Louis Laugier a également défendu la souplesse de ce dispositif, affirmant qu’il n’était pas nécessaire d’inscrire les CROSS dans la loi.   Le sénateur Jérôme Durain regrette néanmoins la faible implication des services de Bercy dans l’Ofast et souligne la nécessité de les mobiliser pour continuer de développer les enquêtes patrimoniales. « L’aspect interministériel de l’Ofast, est déjà pris en compte avec les douanes, mais on peut continuer à renforcer la coopération avec les services de Bercy », reconnaît Louis Laugier. Toutefois, le directeur général de la police nationale met en exergue la progression des saisies d’avoirs criminels. « 75,3 millions d’euros d’avoirs criminels ont été saisis en 2023. Il y a eu une hausse de 60 % entre 2018 et 2023, traduisant une inflexion profonde de la stratégie de la police en ce domaine avec un développement des enquêtes patrimoniales », argumente Louis Laugier. Interrogé par la présidente de la commission des lois, Muriel Jourda (LR), sur les améliorations législatives à apporter, Louis Laugier évoque la possibilité de recourir à des confiscations provisoires tout en prenant soin d’insister sur la difficulté juridique d’une telle évolution et notamment son risque d’inconstitutionnalité.   Le directeur général de la police nationale défend l’utilité des opérations « place nette »   Dans leur rapport, les sénateurs Jérôme Durain et Etienne Blanc mettaient en avant la nécessité de renforcer la lutte contre la criminalité en augmentant la capacité de saisies des avoirs plutôt qu’en démantelant les points de deal. Les sénateurs n’avaient pas manqué d’égratigner l’efficacité des opérations « places nettes » déplorant les faibles niveaux de saisies (moins de 40 kg de cocaïne et quelques millions d’euros) au regard des effectifs mobilisés (50 000 gendarmes et policiers) entre le 25 septembre 2023 et le 12 avril 2024. 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Devant la commission des lois, le directeur général de la police nationale a tenu à saluer l’intérêt d’une réforme du statut de repenti, proposée par les sénateurs, pour élargir son périmètre aux crimes de sang. Le fonctionnaire détaille plusieurs mesures, absentes de la proposition de loi qui, selon lui, peuvent favoriser la lutte contre la criminalité organisée. Il souhaite notamment augmenter la durée des gardes à vue en matière de crime organisé pour les faire passer à 48 heures au lieu de 24, généraliser la pseudonymisation des enquêteurs ou encore faire entrer la corruption liée au trafic dans le régime de la criminalité organisée. Des propositions qu’il lie à une meilleure capacité d’écoute des policiers sur le terrain. « Il faut parler avec les personnes, vous avez entièrement raison. Ce travail-là peut avoir été occulté par l’action immédiate en réponse à la délinquance. Et donc oui je crois qu’il faut créer un lien. J’ai transmis des consignes dès que je suis entré en fonction », affirme Louis Laugier en réponse à une question de la sénatrice Corinne Narassiguin (PS).   Enfin, le directeur général de la police nationale plaide pour la création d’un nouveau cadre juridique et « d’une technique spéciale de captation des données à distance, aux fins de captation d’images et de sons relevant de la criminalité ou de la délinquance organisée ». Dans une décision du 16 novembre 2023, le Conseil constitutionnel avait néanmoins jugé inconstitutionnelle l’activation à distance des téléphones portables permettant la voix et l’image des suspects à leur insu. 

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