« Personnalité solide et chaleureuse » : le Sénat rend hommage à Didier Guillaume, ancien sénateur et ministre de l’Agriculture
En ouverture de la séance des questions d’actualité au gouvernement, le président du Sénat, Gérard Larcher, a rendu hommage à l’ancien sénateur et président du groupe socialiste, Didier Guillaume, décédé le 17 janvier.
« C’est avec stupéfaction et une immense tristesse que nous avons appris le décès de Didier Guillaume », a déclaré Gérard Larcher, ému, en ouverture de l’hommage rendu à l’ancien sénateur de la Drôme. Décédé le 17 janvier, Didier Guillaume, 65 ans, occupait le poste de ministre d’Etat de Monaco. L’ancien sénateur s’était engagé en politique pour soutenir François Mitterrand à l’occasion de l’élection présidentielle de 1981.
« Son arrivée au Sénat en 2008 restera un moment privilégié de sa vie publique », salue le président du Sénat qui revient sur son parcours au sein du Palais du Luxembourg, insistant sur son engagement en faveur des collectivités territoriales et son implication sur les sujets agricoles. Sénateur entre 2008 et 2018, Didier Guillaume avait quitté la chambre haute pour intégrer le gouvernement d’Edouard Philippe en tant que ministre de l’agriculture. « Au sein de la conférence des présidents, j’ai pu apprécier ses qualités humaines », continue Gérard Larcher à propos de celui qui fut premier vice-président du Sénat à partir de 2011, puis président du groupe socialiste entre 2014 et 2018.
François Bayrou s’est associé à l’hommage du Sénat en prenant la parole pour souligner la « personnalité solide et chaleureuse » de Didier Guillaume. « Je veux associer le gouvernement à la tristesse et à la gratitude qui est la nôtre lorsque nous pensons à Didier Guillaume », ajoute le Premier Ministre.
Quelques minutes après la large adoption par les députés du projet de loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls était auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat. Il est revenu sur la suppression par la chambre basse de l’article 10 visant à faciliter l’expropriation pour cause d’utilité publique. Une mesure qui inquiète les Mahorais sur un territoire où ont lieu beaucoup de transmissions informelles de propriétés.
Alors que son groupe s’apprête à voter contre le budget au Sénat, Patrick Kanner, président du groupe PS de la Haute assemblée, entend revenir à la table des négociations avec le gouvernement. Dans l’immédiat, il regrette que le premier ministre, François Bayrou, qu’il a interrogé lors des questions d’actualité au gouvernement, ce mercredi, « n’ait pas répondu sur la date de mise en chantier de la taxe sur les hauts patrimoines, […] pas de réponse non plus sur les 7 heures non rémunérées ». Quant à la « baisse de remboursement des fonctionnaires quand ils sont en arrêt maladie, c’est assez mesquin », pointe l’ancien ministre, au micro de Public Sénat. Si ce ne sont pas des lignes rouges, « ce sont des priorités », pour les socialistes. « Le gouvernement est prêt, manifestement, à rouvrir des négociations, entre le vote du budget, qui aura lieu demain, et que nous ne voterons pas, et la commission mixte paritaire (CMP), prévue le 30 janvier. Donc nous avons du temps pour travailler », salue Patrick Kanner, qui sera présent à la CMP, en tant que suppléant. Le président du groupe PS remarque d’ailleurs que « dans sa réponse, qui était une réponse aimable, même s’il ne m’a pas totalement convaincu, on sent qu’il y a encore une possibilité d’aller chercher des victoires pour les Français, on en a obtenues beaucoup déjà, dans les 15 derniers jours. On va continuer à le faire. Tant que le budget n’est pas voté, il y a des chemins à suivre », soutient Patrick Kanner.
Lors des questions au gouvernement, au Sénat ce 22 janvier, le Premier ministre François Bayrou a indiqué qu’il n’était pas favorable à céder sur la diminution de la prise en charge des indemnités journalières versées aux fonctionnaires, en cas d'arrêt maladie.
« Que s’est-il donc passé en huit ans pour que le Trumpisme, ait à ce point contaminé nos débats et nos politiques publiques ? » Ce mercredi 2 janvier, lors de la séance de questions d’actualité, le sénateur écologiste Yannick Jadot a vivement interpellé le gouvernement sur sa politique écologique et les coupes budgétaires des derniers jours, allant même jusqu’à reprocher au Premier ministre François Bayrou de vouloir « sortir la France de l’accord de Paris par la petite porte ». « Le populisme, la démagogie, les vérités alternatives détruisent la démocratie » « Que s’est-il passé pour que vous-même, Monsieur le Premier ministre, avec votre gouvernement, en arriviez à agresser verbalement l’Office français de la biodiversité et ses agents, alors qu’ils sont déjà agressés physiquement par certains syndicats agricoles ? », a lancé le double candidat à la présidentielle, désormais en lice pour les municipales de 2026 à Paris. « Que s’est-il passé pour que votre ministre de l’Agriculture soutienne publiquement l’obscurantisme et l’emmurage de l’INRAE, socle de notre recherche agronomique ? Pour que votre gouvernement et beaucoup ici relativisent la vérité scientifique de l’ANSES sur la santé humaine et environnementale ? Pour que notre assemblée en arrive à questionner l’existence même de l’ADEME et vote la disparition de l’agence bio ? », a longuement énuméré Yannick Jadot. « Le populisme, la démagogie, les vérités alternatives détruisent la démocratie et construisent le chaos de demain. Avec le budget qui sacrifie l’écologie, avec la remise en cause de la science des faits et du fondement rationnel de nos politiques publiques, n’êtes-vous pas en train de sortir la France de l’accord de Paris par la petite porte ? », a encore interpellé le sénateur. » LIRE AUSSI – Fonds vert, chèque énergie, bonus véhicules électriques : le Sénat vote les coups de rabot du budget de l’écologie « Plutôt que de pleurer sur le lait renversé, je vous propose de travailler ensemble » C’est la Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, Agnès Pannier-Runacher, qui a pris la parole pour lui répondre. « Vous avez appartenu à un gouvernement, entre 2012 et 2017, qui n’a pas tenu ses objectifs de baisse de gaz à effet de serre. Nous avons tenu, nous, nos objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre et nous avons même dû rattraper notre retard », a-t-elle épinglé. Elle a également accusé la gauche d’être à l’origine du blocage budgétaire. « C’est deux mois ou nous n’aurons pas de budget dans mon ministère parce que des gens de votre couleur ont voté la censure ! », a-t-elle dénoncé. « Monsieur le sénateur, plutôt que de pleurer sur le lait renversé, je vous propose de travailler ensemble », a encore déclaré Agnès Pannier-Runacher. « Ma porte reste ouverte aux écologistes pour trouver un accord sur ce budget. »