Un agent de l’ « Office du complot de la biodiversité », assassiné à coups de pelle par un agriculteur réprimandé lors d’un contrôle. C’est le clip vidéo, publié sur les réseaux sociaux ce 21 mars, que les Jeunes Agriculteurs de la Manche ont décidé de diffuser pour introduire leur assemblée générale annuelle. Un « film humoristique », se défend le syndicat qui a depuis supprimé la publication. L’intersyndicale de l’OFB a réagi en appelant à une journée de grève ce 25 mars.
Plus d’un an après le début de la crise agricole, les signes de défiance de certains agriculteurs envers la police de l’environnement ne faiblissent pas. À la fin de l’année 2024, la direction générale de l’OFB disait avoir recensé 37 cas d’agression d’agents et de dégradation de bâtiments ou de véhicules.
Accusés de mener des contrôles trop virulents dans les exploitations, les agents de l’OFB sont aussi ciblés par certains politiques. Lors de son discours de politique générale, François Bayrou avait lui-même qualifié les contrôles de la police de l’environnement « d’humiliation » pour les agriculteurs.
« Nous avons besoin de nous tourner vers les élus, vers les autres acteurs »
Auditionné au Sénat ce 25 mars, dans le cadre de la commission d’enquête sur les agences de l’Etat, le directeur général de l’OFB a réaffirmé son soutien aux agents. « Nous ne sommes pas des militants écolos, intégristes, bobos parisiens. Deux tiers de nos agents sont dans les territoires, au plus près des acteurs, et on applique la réglementation telle que vous la déterminez », a assuré Olivier Thibault, face aux sénateurs.
Face à la multiplication des attaques, le directeur général s’est montré plutôt philosophe. « On a fait un bond de notoriété assez important en un an, notamment grâce à nos amis agriculteurs », a-t-il ironisé, « on essaye de transformer cela en quelque chose de positif, qui nous permette de travailler tous ensemble à la protection de la biodiversité dans les territoires. »
« Nous avons besoin de travailler sur notre intégration dans les territoires », a tout de même concédé Olivier Thibault. Créée en 2020, suite à la fusion de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office national de la chasse, l’agence s’est dans un premier temps « renfermée sur elle-même », a pointé le directeur général. « Nous avons travaillé à l’acculturation réciproque entre tous les agents, on voit aujourd’hui que nous avons besoin de nous tourner vers les élus, vers les autres acteurs », a-t-il expliqué.
Avant l’OFB, c’est la direction d’une autre agence aux missions controversées que les sénateurs ont choisi d’auditionner : l’Ademe. Comme Olivier Thibault, le président de l’Ademe Sylvain Waserman a défendu l’existence de son agence, affirmant qu’il n’est pas nécessaire de « casser ce qui fonctionne ».