« Nos tergiversations mettent l’Ukraine en danger de mort », alerte le sénateur Claude Malhuret

Appelé par le président du groupe Les Indépendants, Claude Malhuret, à débloquer l’aide européenne pour l’Ukraine, le premier ministre Gabriel Attal a assuré que la France était « déterminée » pour débloquer cette aide européenne.
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Lors des questions d’actualité au gouvernement, le président du groupe Les Indépendants du Sénat, Claude Malhuret, a interpellé le premier ministre, Gabriel Attal, sur la question cruciale du soutien à l’Ukraine.

« La situation est devenue critique. Les crimes de guerre du boucher du Kremlin infligent chaque jour un atroce supplice à la population civile d’Ukraine », rappelle le sénateur Horizons de l’Allier. « Les Ukrainiens qui ont brillamment contre-attaqué à Kharkiv et Kherson en 2022 sont aujourd’hui en position de faiblesse. Parce que depuis le début le soutien des démocraties peut se résumer par la formule : trop peu, trop tard. Si nous avions livré à temps les chars, les missiles, les batteries anti-aériennes, l’armée russe n’aurait pu reconstituer ses défenses et faire échouer la contre-offensive de 2023. Nous sommes en train de renouveler cette erreur », alerte le président du groupe Les Indépendants (voir la vidéo).

« Le Pen et Mélenchon, les chiens-chiens à leur Poutine en France »

Claude Malhuret souligne que « depuis des mois Zelenski attend les 60 milliards de dollars de Washington bloqués par les trumpistes au Congrès et les 50 milliards d’euros de l’Europe paralysée par ses cinquièmes colonnes : Orban le collabo en Hongrie, Le Pen et Mélenchon, les chiens-chiens à leur Poutine en France et tant d’autres ailleurs ». Et d’ajouter : « Nos tergiversations mettent l’Ukraine en danger de mort, je pèse mes mots. Une défaite serait celle de l’Europe tout entière, un formidable stimulant pour la Chine face à Taïwan, pour le docteur Folamour de Corée du Nord, pour les mollahs iraniens tueurs de femmes au Moyen-Orient ».

Pour Claude Malhuret, « il serait impensable que le prochain Conseil européen du 1er février ne déjoue pas les manœuvres d’Orban le corrompu et ne débloque pas la totalité de l’aide promise à l’Ukraine ». Il demande au premier ministre « l’engagement formel d’y parvenir. Et de soutenir sans restriction le fonds d’investissement européen en défense de 100 milliards proposé par Thierry Breton ».

« La France porte également le soutien de l’Ukraine au niveau européen » assure Gabriel Attal

« Ce qui est en jeu dans ce conflit, c’est la liberté, la démocratie et l’avenir de notre continent », lui a répondu Gabriel Attal, assurant que « nous nous tenons aux côtés de l’Ukraine et du peuple ukrainien ». « Nous ne faiblirons pas, comme l’a rappelé le Président de la République » hier, assure le premier ministre. Il rappelle que « le Président a annoncé hier la livraison de nouveaux missiles » à l’Ukraine, « nous continuons à former des militaires ukrainiens ».

« Notre soutien de long terme à l’Ukraine, civil comme militaire, sera inscrit dans l’accord bilatéral de sécurité que le Président signera avec le Président Zelenski, lors de son déplacement à Kiev, en février », souligne Gabriel Attal, qui assure que « la France porte également le soutien de l’Ukraine au niveau européen », « nous sommes déterminés à obtenir un accord sur la facilité Ukraine au Conseil européen extraordinaire du 1er février ».

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Narcotrafic : face à un « marché des stupéfiants en expansion », le directeur général de la police nationale formule des pistes pour lutter contre le crime organisé 

« On va de la cage d’escalier à l’international », explique le nouveau directeur général de la police nationale, Louis Laugier, devant la commission des lois du Sénat lorsqu’il évoque la lutte contre le narcotrafic. Si la nomination de Louis Laugier a fait l’objet de négociations entre Bruno Retailleau et Emmanuel Macron, l’audition portait essentiellement sur la proposition de loi relative au narcotrafic qui sera examinée à partir de janvier au Sénat. Le texte fait suite à la commission d’enquête présidée par Etienne Blanc (LR) et dont le rapporteur était Jérôme Durain (PS). Un texte particulièrement attendu alors que le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a multiplié les gages de fermeté dans la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité organisée.   Comme les sénateurs, le Directeur général de la police nationale décrit un phénomène en hausse, un « marché des stupéfiants en expansion, une forte demande des consommateurs et une offre abondante ». La criminalité organisée connaît d’ailleurs un certain nombre d’évolutions comme la multiplication des violences liées au trafic y compris dans des villes moyennes, ou encore le rajeunissement des acteurs.  « Je souhaiterais préciser que la France n’est pas dans une situation singulière. En effet, tous les Etats de l’UE sont confrontés à des situations identiques », prévient néanmoins Louis Laugier. Néanmoins, les chiffres présentés sont vertigineux avec notamment 44,8 tonnes de cocaïne saisies en 2024 (contre 23,2 tonnes en 2023). Le directeur général rapporte également que 434 000 amendes forfaitaires délictuelles ont été dressées depuis septembre 2020 pour stupéfiants.   « Certaines observations du rapport relatif à l’action de la police nationale me paraissent un peu sévères »   Pour répondre à ce phénomène massif, l’Office anti-stupéfiants (Ofast) a été mis en place en 2019. Cette agence regroupe des effectifs issus de différents services, notamment des douanes et de la police judiciaire. Alors que le rapport sénatorial propose de revoir le fonctionnement de l’Ofast pour en faire une « DEA à la française », Louis Laugier défend l’efficacité de l’agence. « Certaines observations du rapport relatif à l’action de la police nationale me paraissent un peu sévères […] le rôle de coordination de l’Ofast est réel, grâce à son caractère interministériel et son maillage territorial dense », avance le directeur général de la police nationale. Ce dernier souligne également le doublement des effectifs depuis 2020 et la présence des services sur tout le territoire grâce aux 15 antennes de l’Ofast et aux cellules de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS) présentes dans chaque département. Louis Laugier a également défendu la souplesse de ce dispositif, affirmant qu’il n’était pas nécessaire d’inscrire les CROSS dans la loi.   Le sénateur Jérôme Durain regrette néanmoins la faible implication des services de Bercy dans l’Ofast et souligne la nécessité de les mobiliser pour continuer de développer les enquêtes patrimoniales. « L’aspect interministériel de l’Ofast, est déjà pris en compte avec les douanes, mais on peut continuer à renforcer la coopération avec les services de Bercy », reconnaît Louis Laugier. Toutefois, le directeur général de la police nationale met en exergue la progression des saisies d’avoirs criminels. « 75,3 millions d’euros d’avoirs criminels ont été saisis en 2023. Il y a eu une hausse de 60 % entre 2018 et 2023, traduisant une inflexion profonde de la stratégie de la police en ce domaine avec un développement des enquêtes patrimoniales », argumente Louis Laugier. Interrogé par la présidente de la commission des lois, Muriel Jourda (LR), sur les améliorations législatives à apporter, Louis Laugier évoque la possibilité de recourir à des confiscations provisoires tout en prenant soin d’insister sur la difficulté juridique d’une telle évolution et notamment son risque d’inconstitutionnalité.   Le directeur général de la police nationale défend l’utilité des opérations « place nette »   Dans leur rapport, les sénateurs Jérôme Durain et Etienne Blanc mettaient en avant la nécessité de renforcer la lutte contre la criminalité en augmentant la capacité de saisies des avoirs plutôt qu’en démantelant les points de deal. Les sénateurs n’avaient pas manqué d’égratigner l’efficacité des opérations « places nettes » déplorant les faibles niveaux de saisies (moins de 40 kg de cocaïne et quelques millions d’euros) au regard des effectifs mobilisés (50 000 gendarmes et policiers) entre le 25 septembre 2023 et le 12 avril 2024. 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Devant la commission des lois, le directeur général de la police nationale a tenu à saluer l’intérêt d’une réforme du statut de repenti, proposée par les sénateurs, pour élargir son périmètre aux crimes de sang. Le fonctionnaire détaille plusieurs mesures, absentes de la proposition de loi qui, selon lui, peuvent favoriser la lutte contre la criminalité organisée. Il souhaite notamment augmenter la durée des gardes à vue en matière de crime organisé pour les faire passer à 48 heures au lieu de 24, généraliser la pseudonymisation des enquêteurs ou encore faire entrer la corruption liée au trafic dans le régime de la criminalité organisée. Des propositions qu’il lie à une meilleure capacité d’écoute des policiers sur le terrain. « Il faut parler avec les personnes, vous avez entièrement raison. Ce travail-là peut avoir été occulté par l’action immédiate en réponse à la délinquance. Et donc oui je crois qu’il faut créer un lien. J’ai transmis des consignes dès que je suis entré en fonction », affirme Louis Laugier en réponse à une question de la sénatrice Corinne Narassiguin (PS).   Enfin, le directeur général de la police nationale plaide pour la création d’un nouveau cadre juridique et « d’une technique spéciale de captation des données à distance, aux fins de captation d’images et de sons relevant de la criminalité ou de la délinquance organisée ». Dans une décision du 16 novembre 2023, le Conseil constitutionnel avait néanmoins jugé inconstitutionnelle l’activation à distance des téléphones portables permettant la voix et l’image des suspects à leur insu. 

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