Le Premier ministre Michel Barnier a engagé lundi la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, avec le recours au 49.3. Le gouvernement devrait donc chuter dès mercredi, le Rassemblement national et la gauche ayant annoncé qu’ils voteraient la censure. Au micro de Public Sénat, le patron des sénateurs socialistes, Patrick Kanner estime que « le grand responsable de tout ce chaos est Emmanuel Marcon ».
Gabriel Attal : « La Russie est une menace directe et immédiate pour la France sur tous les plans »
Par François Vignal
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Les déclarations d’Emmanuel Macron, qui n’a pas « exclu » l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, continuent de faire réagir. Les sénateurs Loïc Hervé (UDI) et le président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, le sénateur LR Cédric Perrin, ont interrogé tout à tour le premier ministre, Gabriel Attal, lors des questions d’actualité au gouvernement, ce mercredi.
Une déclaration du chef de l’Etat qui « remet en cause toute la cohérence défendue jusqu’ici par la France », selon Loïc Hervé. « On ne peut pas improviser sur un tel sujet sans concerter nos alliés. Ces effets de manche nous isolent et obligent nos alliés à se désolidariser », ajoute Cédric Perrin.
« J’en suis absolument convaincu, personne ici ne pourrait accepter l’idée comme perspective que la Russie gagne cette guerre, car derrière l’Ukraine, il y a nous », répond Gabriel Attal. Le premier ministre souligne que « la Russie a changé de posture. Sa posture s’est durcie, dans le cadre de ce conflit, mais aussi vis-à-vis de nous, de la France et de ses alliés », avec « la multiplication de fausses informations, pour nous intoxiquer » ou les « cyberattaques ». Gabriel Attal prévient : « La réalité est que Russie est une menace directe et immédiate pour la France sur tous les plans » (voir la vidéo).
« Si l’Ukraine devait tomber, la ligne de front se déplacerait inévitablement vers l’ouest »
« Le combat des Ukrainiens, c’est aussi le nôtre. Car en se battant depuis 2 ans pour l’intégrité de leur territoire, ils se battent aussi pour la sécurité de l’Union européenne et de la France, car les dictateurs ne prennent pas de vacances. Et si l’Ukraine devait tomber, la ligne de front se déplacerait inévitablement vers l’ouest », a prévenu pour sa part Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe, qui a également répondu. Avant d’ajouter :
« Quand on parle de soldats français, on peut tout à fait parler de soldats sur des actions de formation, de défense sol-air ou de défense d’un certain nombre de frontières »
Sur la question des troupes au sol envoyées en Ukraine, Gabriel Attal rappelle que la conférence sur l’Ukraine, qui a rassemblée les 27 Etats membres de l’Union européenne, a conclu sur la nécessité « d’aller plus loin sur la capacité à fournir de l’équipement militaire à l’Ukraine ».
« Dans ces conditions, le Président est interrogé. Il lui est demandé s’il y a des perspectives qu’il peut exclure par principe. Au regard de tout ce que je viens de dire, du changement de posture de la Russie, le Président peut-il dire, en responsabilité, qu’il exclut par principe certaines perspectives ? Je ne le crois pas », tente de remettre en perspective le premier ministre.
Comme l’a fait hier son ministre des Armées, Sébastien Lecornu, devant les députés, Gabriel Attal tempère cependant le sens des mots d’Emmanuel Macron. « Quand on parle de soldats français, on peut tout à fait parler de soldats sur des actions de formation, de défense sol-air ou de défense d’un certain nombre de frontières », explique Gabriel Attal. Autrement dit, pas de soldats combattant directement sur le front. En réplique, Cédric Perrin a rappelé l’importance d’« essayer d’être efficace dans notre soutien à l’Ukraine » et de « fournir les munitions et matériels dont l’Ukraine a besoin ».
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