Ce matin, Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, était l’invitée de la matinale de Public Sénat. Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé sa volonté qu’une loi spéciale soit déposée dans les prochains jours au Parlement, quelles seront les modalités de son examen devant les deux assemblées parlementaires ? Les élus pourront-ils déposer des amendements sur le texte ? Un gouvernement démissionnaire peut-il défendre un tel texte ? Explications.
Au Sénat, les écologistes veulent lancer une commission d’enquête parlementaire sur le groupe Total
Par Romain David
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Le géant français des hydrocarbures dans le collimateur des écologistes du Sénat. Le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires de la Haute assemblée s’apprête à réclamer l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur le groupe TotalEnergies. Les travaux de cette commission, si elle voit le jour, pourraient porter plus spécifiquement « sur les actions du groupe en lien avec la question climatique », indique à Public Sénat Guillaume Gontard, le président des sénateurs écolos. Mais le champ précis des investigations reste encore à déterminer.
La proposition de résolution tendant à la création de cette commission devrait être déposée sur le bureau du Sénat dans la semaine. Elle sera examinée en conférence des présidents le 13 décembre, avant examen pour adoption le lendemain, 14 décembre, en séance publique. Reste à savoir si la majorité sénatoriale de droite et du centre soutiendra l’initiative.
Les groupes politiques peuvent utiliser leur niche parlementaire pour faire inscrire à l’agenda une proposition de loi de leur choix, ou demander la mise en place d’une commission d’enquête, conformément à la mission de contrôle du Parlement. Ces commissions peuvent porter sur des faits déterminés, sur la gestion des services et des fonds publics ou encore des entreprises nationales. Selon le principe de séparation des pouvoirs, une commission d’enquête parlementaire ne peut pas traiter des faits qui font déjà l’objet d’une procédure judiciaire. L’angle des investigations doit donc être déterminé avec minutie par les élus.
« Total est toujours du côté des génocidaires, jamais des victimes »
Tout juste élu sénateur, l’écologiste Yannick Jadot s’était livré fin septembre à une virulente sortie contre le groupe pétrolier au micro de l’émission « Parlement hebdo » sur Public Sénat. L’ancien candidat à la présidentielle avait notamment épinglé la visite en Azerbaïdjan du PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, pour inaugurer un champ gazier, dans un contexte de vives tensions entre Bakou et la République du Haut-Karabagh. « On a un grand groupe français qui, après avoir été du côté de Poutine, est maintenant du côté d’Aliev (le président de l’Azerbaïdjan, ndlr). Décidément (il) est toujours du côté des génocidaires, jamais des victimes », avait accusé Yannick Jadot, allant jusqu’à parler de « complaisance de crime de guerre ».
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