Il est passé après tous les autres, le lendemain. Aux journées parlementaires des députés LR, à Nîmes, les candidats de droite, qu’ils soient partants pour la primaire ou pas, se sont succédé. Une forme de grand oral devant les parlementaires, alors que le système de primaire n’est pas encore totalement arrêté. Après Michel Barnier, Valérie Pécresse, Philippe Juvin et Eric Ciotti hier (lire ici), Xavier Bertrand a pris le micro ce matin.
Le président des Hauts-de-France n’a en réalité pas totalement fait bande à part. La veille, à l’heure du dîner, il était là, à table avec les autres candidats, le président du Sénat Gérard Larcher, le patron du parti, Christian Jacob et Laurent Wauquiez. La belle photo de famille retrouvée, avec bouteilles et vin rouge dans une ambiance de fin de banquet, a fait le tour des réseaux sociaux. Chacun affiche un sourire détendu.
« Je n’imposerai pas un projet sorti d’un chapeau »
Alors que certains mettent la pression est sur les épaules de Xavier Bertrand – Jean Leonetti, le Monsieur primaire, a prévenu qu’il sera considéré comme dissident, s’il ne participe pas au départage – l’ancien ministre de la Santé a voulu montrer patte blanche devant les députés ce matin. S’il bénéficie pour l’heure du plus grand nombre de soutiens chez les parlementaires, selon un décompte de France Info, il « sait » qu’il doit encore « convaincre ».
Alors ce matin, il s’est montré rassurant. « Je n’imagine pas gagner cette élection sans le soutien, sans l’aide, de ma famille politique. Mais je sais, car j’ai quitté ma famille il y a quelques années, que je dois faire plus d’efforts que d’autres, que je dois vous montrer que je n’imposerai pas un projet sorti d’un chapeau, mais en lien avec les députés, les sénateurs, les élus, les adhérents », soutient-il.
Bertrand se veut rassembleur et distribue les bons points à « Valérie, avec son talent, Michel, avec sa hauteur de vue »
Reste que du monde se bouscule sur la ligne de départ. « A droite, c’est vrai qu’il y a des tempéraments, c’est vrai qu’il y a des ambitions. Et en plus elles sont légitimes. Il faut qu’on établisse maintenant un dialogue permanent entre nous », affirme celui qui est déjà candidat. Il compte sur « Damien (Abad), Gérard (Larcher) et Christian (Jacob) pour veiller que ce dialogue ne se transforme jamais en agression et division ». Lui aussi assure, comme la veille Valérie Pécresse, qu’il n’en restera qu’un, ou qu’une, à la fin :
On aura besoin – est-ce que c’est à la fin de l’année ou début janvier ? – de se retrouver tous ensemble.
« A aucun moment, il ne faudra tomber dans le piège de la division », insiste Xavier Bertrand, qui se veut rassembleur et distribue les bons points : « Valérie (Pécresse), avec son talent, Michel (Barnier), avec sa hauteur de vue. La connaissance de Philippe (Juvin), la détermination d’Eric (Ciotti), et aussi de Laurent (Wauquiez). C’est vrai qu’on a souvent eu des différences, mais je n’imagine pas qu’on puisse faire campagne sans Laurent ou qu’on puisse diriger le pays sans des talents comme le sien ». Car « celui qui ne sait pas travailler en équipe, je ne vois pas comment il sera capable de diriger la France ». Un œcuménisme dont il serait le Pape. A croire que Xavier Bertrand s’imagine déjà un peu à l’Elysée avec sa team. Mais il faudra, avant ça, sûrement d’autres dîners, bien arrosés ou pas, pour mettre tout le monde d’accord.