Wauquiez se pose en défenseur de la ruralité face à Macron

Wauquiez se pose en défenseur de la ruralité face à Macron

Le salon de l'agriculture a fourni mardi à Laurent Wauquiez l'occasion de se poser mardi en défenseur de la ruralité et de la province face à...
Public Sénat

Par Baptiste PACE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le salon de l'agriculture a fourni mardi à Laurent Wauquiez l'occasion de se poser mardi en défenseur de la ruralité et de la province face à Emmanuel Macron, en passant sous silence les remous secouant Les Républicains et les critiques acerbes d’Alain Juppé.

Présent porte de Versailles depuis 08h30, inévitable parka rouge sur les épaules, le président d’Auvergne-Rhône-Alpes arpente consciencieusement les allées du Salon. Bovins, chevaux, verres de rouge, de blanc, fromage, tout y passe. "C’est du Chirac", veut croire un membre de son entourage.

Si tous les visiteurs ne reconnaissent pas le patron de LR —l’un d’eux le confond avec le Premier ministre Edouard Philippe—, l’accueil est plutôt bon sur les stands, et les demandes de photos affluent.

"C’est pas ma première visite, je les connais, ce sont des problématiques pour lesquelles je me bats depuis très longtemps. C’est un monde que j’aime, qui a besoin de respect et de solidarité, et le président de la République ne leur en a pas témoigné", explique M. Wauquiez avant de parapher un plan régional de 9 millions d'euros pour une quinzaine de filières de sa région Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour le patron de LR, l’accueil qui lui est réservé dans les travées "parle de lui-même". Manière de marquer sa différence avec Emmanuel Macron.

"Combien de fois, depuis qu’il est président de la République, il est venu sur une exploitation agricole ? Moi, tous les mois, je vais échanger et discuter avec des agriculteurs". Ce monde rural, "c’est un monde qu’il méprise", assène M. Wauquiez, déroulant l’angle d’attaque préféré des Républicains à l’endroit du chef de l’Etat.

Cette visite intervient également alors que la droite est toujours secouée par l'affaire des déclarations choc de M. Wauquiez, enregistrées à son insu lors d'un cours devant des étudiants lyonnais.

Alain Juppé à Paris, le 23 novembre 2017
Alain Juppé à Paris, le 23 novembre 2017
POOL/AFP/Archives

Cette séquence semble avoir libéré la parole dans le parti. Après Valérie Pécresse, qui n’a "pas trouvé" quelles réformes a menées M. Wauquiez quand il était ministre, ce fut au tour d’Alain Juppé. Lundi, le maire de Bordeaux a vivement répliqué aux critiques sur sa gestion des finances locales. Des propos "lamentables", d’une "extrême vulgarité", et surtout "un système de défense absurde: depuis quand fait-on des cours devant des étudiants en leur demandant la confidentialité ?", a lancé l’ancien Premier ministre.

La vice-présidente déléguée des Républicains Virginie Calmels, en cure médiatique depuis cette affaire, est à son tour sortie du silence. "Je ne me suis jamais désolidarisée de notre équipe sous la direction d’Alain Juppé, je ne vais pas commencer aujourd’hui", a déclaré en conseil municipal celle qui est aussi première adjointe du maire de Bordeaux.

- "casser un peu de vaisselle" -

Mais au Salon de l’Agriculture, M. Wauquiez n’a pas souhaité répliquer. "Je suis ici pour parler des agriculteurs. Et si jamais ça ne vous intéresse pas, ce que je peux parfaitement comprendre, ben faut pas venir au Salon de l’Agriculture", a-t-il lancé à la presse.

Chez le président de LR, on voit un "décalage complet" entre le "délire médiatique de cinq jours" après la diffusion de cette vidéo choc par TMC et "la perception des gens". Quant aux nouveaux départs du parti, dont ceux de la sénatrice Fabienne Keller et de l’ancien ministre Dominique Bussereau, "il faut arrêter de nous jouer la comédie pour la vingtième fois: je pars, je repars, je re-repars..."

"Un homme que j’ai croisé tout à l’heure me disait: +ne vous laissez pas marcher sur les pieds+. Je ne me laisse pas marcher sur les pieds. Je continue à défendre ce à quoi je crois. Et j’aime qu’il y ait des gens en France, quelle que soit leur tendance, capables de dire: +la pensée unique, le mono-discours, mono-Macron, on n’en veut pas+", glisse M. Wauquiez. Quitte à "casser un peu de vaisselle".

Dans la même thématique

Wauquiez se pose en défenseur de la ruralité face à Macron
7min

Politique

Indépendance des médias : le Sénat adopte un texte vidé de sa substance, après de vifs échanges sur les médias du groupe Bolloré

La Haute assemblée a adopté une proposition de loi socialiste visant à renforcer l’indépendance ces médias. Mais la droite sénatoriale a supprimé les principales mesures, dont la création d’un droit d’agrément sur la nomination du directeur de la rédaction. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé l’arrivée d’un « projet de loi issu des conclusions des états généraux de l’information ».

Le

Wauquiez se pose en défenseur de la ruralité face à Macron
4min

Politique

Impôt sur les hauts revenus : « Ce qui devait être une taxation temporaire va être prolongé dans la durée », se félicite Boris Vallaud  

Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud a livré sa vision de la situation budgétaire de la France. Le député des Landes se félicite de l’extension de l’impôt sur les hauts revenus et souhaite que les parlementaires aillent plus loin encore.

Le

NEW CALEDONIA : Saint-Louis, stronghold of the independence struggle in the Noumea area.
3min

Politique

Nouvelle-Calédonie : les sénateurs adoptent en commission un texte sur le report des élections provinciales

Les sénateurs ont adopté une proposition de loi socialiste, soutenue par le gouvernement, qui vise à reporter l’organisation des élections en Nouvelle-Calédonie, « au plus tard le 30 novembre 2025 », précise le rapporteur LR, Philippe Bas. L’objectif est de laisser du temps afin « de trouver les voies d’un accord » entre les partis politiques calédoniens et le gouvernement. C’est la question du dégel du corps électoral qui avait entraîné des émeutes, plongeant l’île dans la crise.

Le