Le président des Républicains Laurent Wauquiez et la tête de liste LR pour les élections européennes François-Xavier Bellamy se sont appliqués à tailler en pièces le discours européen d'Emmanuel Macron à l'occasion de leur premier meeting commun, jeudi en Bretagne.
"Je vois bien la tentation qui s'ouvre, qui consiste à dire: soit on est pour l'Europe, soit on est contre l'Europe et entre les deux, il n'y a rien. Et bien toute notre bataille aux Européennes, c'est d'offrir un autre choix aux Français", a déclaré M. Wauquiez devant environ 250 personnes réunies à Lécousse (Ile-et-Vilaine).
"Toute notre bataille, c'est de permettre aux Français de voir qu'il y a un autre choix que de voir se rééditer le scénario du second tour de la présidentielle (...) entre un président qui les a déçus et une extrême-droite incarnée par Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan dont ils ont parfaitement compris qu'elle ne pouvait mener qu'au chaos", a insisté le patron de LR.
M. Wauquiez était pour la première fois accompagné sur l'estrade de son "trio" de tête de liste, composée de François-Xavier Bellamy, Agnès Evren et Arnaud Danjean.
Particulièrement applaudi, M. Bellamy, enseignant en philosophie, a expliqué vouloir "défendre le sens de la complexité des choses".
"Vous avez le droit de penser. Vous avez le droit de défendre ce que vous pensez. Et vous n'êtes pas obligés de vous laisser piéger dans un camp qui n'est pas le vôtre, de vous laisser enfermer dans un combat qui n'a pas de sens. Vous n'êtes pas obligés de vous plier à ce jeu de postures absurde qu'aussi bien Marine Le Pen qu'Emmanuel Macron cherchent tous deux à nous imposer", a lancé l'élu de Versailles.
N.2 de la liste, l'élue francilienne Agnès Evren a critiqué le "concours Lepine des ministres qui proposent tous les jours une nouvelle taxe" et loué la "capacité de rassemblement" de Laurent Wauquiez.
Le N.3 Arnaud Danjean a sévèrement critiqué la tribune sur l'Europe d'Emmanuel Macron. "Quel culot, quelle prétention de vouloir donner des leçons à l'Europe entière, de vouloir se poser en leader de l'Europe entière, quand on n'a pas le moindre début de comencement de résultat dans son propre pays", a lancé l'eurodéputé sortant.
Mercredi, le parti a investi vingt nouveaux candidats. "Il y a des gens qui trahissent, des gens qui parce qu'ils n'ont pas eu leur poste claquent les portes, et il y a les gens qui sont là parce qu'ils ont des valeurs, une colonne vertebrale", a dit M. Wauquiez, alors que Jean-Pierre Raffarin a récemment officialisé son soutien à Emmanuel Macron.