Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a vivement critiqué la gestion par les autorités des violences ayant émaillé la manifestation du 1er Mai, y voyant un risque de remettre en cause "le droit de manifester", mercredi sur France Inter.
"Il faut d'autres explications que ce que j'ai entendu depuis hier soir, de la part du préfet et de la part du ministre de l'Intérieur", a déclaré le leader syndical. Il a répondu par l'affirmative à la question de savoir s'il avait eu l'impression de s'être fait "voler" le traditionnel défilé du 1er Mai par quelque 1.200 casseurs ayant provoqué dégradations et affrontements.
Ces individus sont "repérables", a-t-il estimé: "Pourquoi nous on le voit, et qu'il ne se passe rien, et que la manifestation d'après ça recommence?" a-t-il demandé, en indiquant alerter "les différents préfets, les différents ministres de l'Intérieur" depuis "deux ans".
Ces événements ont "masqué l'objet de cette manifestation, les revendications", a-t-il déploré. "Derrière ça", le risque est de "remettre en cause le droit de manifester" "au nom de quelques-uns", ce qui serait "très grave", a-t-il craint.
M. Martinez a également fustigé l'attitude des autorités vis-à-vis du cortège syndical. Il a rapporté "des problèmes avec la police", "y compris dans le cortège des manifestants" pacifiques. "Il y a eu y compris des militants de la CGT qui ont été bousculés, frappés", a-t-il affirmé.
"Plusieurs milliers de personnes" se sont par ailleurs trouvées "coincées pendant trois quarts d'heure, une heure, sur le pont d'Austerlitz", s'est-il offusqué. "Quand il a fallu se retirer du pont, il y avait des camions de CRS qui bloquaient la sortie", une situation très dangereuse en cas de "reflux" de manifestants, a-t-il dénoncé.
Les agents de police ne sont pas à "incriminer", a déclaré M. Martinez, mais "ceux qui donnent des ordres, des contre-ordres, ou ceux qui ne donnent pas d'ordre du tout."