Le maire de la commune de Signes, près de Toulon, a été tué lundi dans l'après-midi après avoir été renversé par une camionnette dont il voulait verbaliser les occupants pour avoir jeté des gravats sur le bord de la route, a indiqué mardi le parquet de Toulon.
Le conducteur et le passager de la camionnette, âgés de 20 et 23 ans, ont été placés en garde à vue, a précisé le parquet. Selon une source proche de l'enquête, les deux hommes sont employés dans une enterprise de travaux publics.
Les faits se sont déroulés sur une route départementale traversant Signes, une commune très boisée où les problèmes de dépôts sauvages sont récurrents.
Le maire (DVD), Jean Mathieu Michel, 76 ans, élu depuis 1983, était accompagné d'au moins deux personnes dans une tournée en voiture quand il a aperçu les deux hommes en train de déverser leurs gravats dans une décharge sauvage.
Il s'est arrêté et leur a demandé de reprendre les gravats. Les deux hommes ont obtempéré mais, après que le maire leur a enjoint d'attendre la police municipale pour une verbalisation, ils ont effectué une manœuvre pour partir. Le maire qui se trouvait à l'arrière du véhicule a été mortellement blessé dans la manoeuvre, a expliqué le parquet.
"Il n'y a pas eu de délit de fuite", a souligné une source proche de l'enquête.
Les auditions des mis en cause et des témoins se poursuivait mardi après-midi, a précisé cette même source. Une autopsie de la victime a été requise par le parquet.
Une enquête de flagrance a été ouverte pour homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique. Elle a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de La Valette qui va tenter de déterminer le caractère volontaire ou non de l'homicide.
"L'héroïsme du quotidien perd une nouvelle fois une figure", a réagi dans un communiqué le ministère de l'Intérieur.
Le décès de Jean Mathieu Michel a suscité de nombreuses réactions politiques: "Au nom de l'@AssembleeNat j'adresse avec tristesse et émotion à la famille et aux proches du maire de Signes mes sincères condoléances", a tweeté le président de l'Assemblée Richard Ferrand.
"Jean-Mathieu Michel a été tué alors qu'il exerçait ses fonctions de maire (...) Je suis révolté. Le maire n’est donc plus seulement +à portée d'engueulade+ quand il se met au service du bien commun...", a également réagi le président du Sénat Gérard Larcher.