Vaccination : « Le gouvernement fait semblant de consulter les élus », tance Luc Carvounas
Le maire socialiste d’Alfortville, invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », a dénoncé le manque de consultation des élus locaux de la part du gouvernement.
Par Pierre Maurer
Temps de lecture :
3 min
Publié le
La mise en place des centres de vaccination : ce sont eux. La mise en œuvre du « quoiqu’il en coûte » : encore eux. À écouter Luc Carvounas, invité ce vendredi matin de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », les collectivités territoriales ne supportent plus le manque de concertation de la part du gouvernement.
« Les collectivités territoriales dépensent beaucoup pour la mise en œuvre des dispositifs de vaccination, sans aucune compensation de l’Etat », a argué le maire d’Alfortville et porte-parole du PS. Pour sa ville du Val-de-Marne, il assure qu’elle met 30 000 euros par mois pour organiser la vaccination : nettoyage du centre de vaccination, des déchets, emploi d’un personnel etc. « Mettre en place physiquement un centre, cela coûte 200 000 euros à la collectivité », a-t-il ajouté. Face à ces coûts importants, certains de ses collègues maires refuseraient de mettre en place des vaccinodromes parce que « ça coûte trop cher ». Ainsi dans son département, il n’y aurait que 5 centres possibles au lieu de 13. « Le gouvernement fournit les doses, mais la mise en œuvre, ce sont les collectivités », martèle-t-il.
Et sur la coordination du terrain, il estime que le gouvernement « fait semblant de consulter les élus, alors qu’ils sont en première ligne. Les élus sont trop peu consultés », a-t-il regretté. Volontiers chantre des « territoires », le Premier ministre Jean Castex ne recueille pas ses faveurs. Un autre trouve grâce à ses yeux : le ministre de la Santé. « Olivier Véran est le seul qui considère l’ensemble des associations d’élus locaux dans les consultations », a félicité le président de l’association des maires du Val-de-Marne.
En tant que président de l’association nationale des CCAS (Centre communal d’action sociale) de France, Luc Carvounas regrette une fois de plus de n’avoir « jamais été consulté ». Selon lui, les élus n’ont commencé à être pris en compte que « vendredi dernier ». « Avec ce gouvernement très vertical, qui ne nous considère pas, c’est difficile », a-t-il tancé.
Favorable à un passeport vaccinal « dès maintenant »
Concernant un autre débat, le socialiste s’est dit « favorable au Pass sanitaire, et au passeport vaccinal », quitte à le mettre en place « dès maintenant ». « Depuis un an on est confinés tous les trois mois. Donc pour aller au restaurant etc : il faudra de toute façon montrer patte blanche. Je demande que ce soit mis en place maintenant alors que ces structures (restaurants, bars, lieux culturels) sont en train de crever et ainsi leur permettre d’avoir une clientèle », a-t-il expliqué.
Enfin, à propos des violences dans certaines villes de France, comme à Beauvais, Luc Carvounas a fustigé le « double discours » du gouvernement qui organise actuellement le « Beauvau » de la sécurité pour répondre au malaise des forces de l’ordre. « Ma ville est ciblée pour fermer le commissariat la nuit. On parle du Beauvau et on ferme un commissariat la nuit dans une ville de banlieue. J’en ai marre de ces coups de com’. Il faut que l’Etat nous aide », a-t-il exhorté, espérant ne pas « revivre » les émeutes de 2005.
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.
À la sortie d’une réunion avec les partis, hors LFI ou RN, le patron des députés de la Droite républicaine insiste à nouveau sur la nécessité d’aboutir à un accord de non-censure pour qu’un gouvernement survive. Il maintient sa ligne rouge : la droite ne veut ni ministres issus de la France insoumise, ni application du programme du Nouveau Front populaire.