François Bayrou écarte une suspension de la réforme des retraites
A quelques heures du discours de politique générale, le premier ministre a commencé à donner ses arbitrages aux présidents des groupes du socle commun.
Par Pierre Maurer
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C’est une décision qui ne passe pas. La semaine dernière, France Inter révélait que le laboratoire français Sanofi entendait supprimer 400 postes de chercheurs en pleine pandémie de covid-19 et alors qu’un vaccin français se fait toujours attendre… Et ne pourrait être mis sur le marché qu’à la fin de l’année. « C’est la honte pour un groupe comme Sanofi. Ils ont supprimé 3 000 emplois de chercheurs en 10 ans. C’est l’humiliation de la France, pas capable de vacciner, pas capable de mettre un vaccin sur le marché », a fustigé le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, dans la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous » mardi matin. D’autant que « Sanofi touche 100 à 150 millions d’euros de crédit impôt recherche de l’Etat », a souligné le député du Nord. Fabien Roussel se rendra sur le site de Sanofi mercredi pour pointer ce « problème ».
Selon lui, la raison est simple : « Le groupe est guidé par des exigences de rentabilité ». Tout comme les groupes pharmaceutiques au niveau mondial, « obnubilés par l’argent qu’ils vont se faire sur ce vaccin ». « C’est la loi de l’offre et de la demande pour obtenir un vaccin quand l’humanité est touchée », a-t-il regretté, « scandalisé ». Et d’interroger : « N’aurait-il pas fallu que tous les chercheurs travaillent en commun ? Ces vaccins devraient être versés dans le domaine public pour que tous les pays le produisent rapidement », a-t-il proposé. En outre, lundi, l’Institut Pasteur a annoncé qu’il arrêtait le développement de son principal projet de vaccin contre le covid-19, les premiers essais cliniques démontrant une efficacité en dessous des attentes.
« Le poids de la France devrait être mis entièrement pour que le vaccin soit un bien commun », a-t-il poursuivi, estimant que « l’on n’a aucune lisibilité sur les contrats conclus avec les laboratoires ». Contrats qui sont selon lui « cachés dans un bunker de la Commission européenne ».
Même tarif pour Emmanuel Macron, qu’il accuse de vivre « dans un bunker, coupé du monde et qui prend des décisions coupées de ce que vivent nos citoyens », en traitant les Français « comme autant de procureurs », en référence à la petite phrase du chef de l’Etat lâchée la semaine dernière, agacé par les critiques quant à la « lenteur » de la politique vaccinale.
Le secrétaire national du PCF, qui réfléchit toujours à se lancer dans la course à la présidentielle - une décision sera donnée « en mai » -, plaide par ailleurs pour « accélérer la période de vaccination ». « S’il faut passer par le confinement, allons-y ! Mais donnons une trajectoire à nos concitoyens », exhorte-t-il, alors que l’exécutif attend les résultats de la mise en place du couvre-feu à 18 heures pour affermir ou non les mesures sanitaires. Une décision est attendue en fin de semaine.
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