Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Ukraine : les candidats à la présidentielle saluent une réunion « utile » autour du premier ministre
Par Public Sénat
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La gravité de la crise en Ukraine met la campagne électorale en suspens. Fait exceptionnel en temps de campagne électorale, tous les candidats ou presque se sont retrouvés à Matignon, lors d’une réunion autour de Jean Castex sur la guerre en Ukraine, ce lundi. Une rencontre de deux heures, « dans un esprit de gestion démocratique et républicaine de la crise », a expliqué à la sortie le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, afin de « partager les informations dont nous disposons », avec les candidats.
« Préparer l’après, pour établir un plan de sécurité en Europe »
Valérie Pécresse a apprécié « une information très complète donnée par le premier ministre et le gouvernement ». La candidate LR « salue la fermeté et la solidarité dont l’Europe a fait preuve. Je souhaite qu’elle s’ancre dans la durée, car nous devons viser un cessez-le-feu. Pour cela, il faut que le rapport de force avec Poutine se maintienne. […] Les sanctions ne feront effet que dans la durée » (voir la première vidéo). « Cette épreuve met au défi de penser la sécurité européenne différemment », ajoute Valérie Pécresse.
Eric Zemmour a salué aussi « une longue information très utile, très intéressante ». Alors que Marine Le Pen n’a pas parlé à la sortie, pour le candidat d’extrême droite, il faut « surtout, au-delà des sanctions, de la nécessaire fermeté, préparer l’après, pour établir un plan de sécurité en Europe. Et que la France soit à l’initiative ». Valérie Pécresse à quelques mètres de lui, il se dit au passage « heureux de voir qu’une autre candidate ait repris (sa) proposition d’envoyer M. Sarkozy ou Védrine, si possible, comme émissaires de la France ».
« Nous avons pu parler des réfugiés »
Nicolas Dupont-Aignan a quant à lui qualifié la réunion « d’utile » et d’« un peu inquiétante ». « Après ces premières sanctions, il y a quoi derrière ? » interroge le candidat, qui pense que « la France doit proposer un plan de paix, avec un vrai statut pour l’Ukraine, en échange d’un retrait des troupes russes ». Pour ce qui est de la campagne, « le premier ministre a donné sa bonne volonté, mais s’il n’y a pas de campagne, l’élection sera volée aux Français ».
A gauche, Anne Hidalgo a elle aussi apprécié « une réunion utile, importante ». Elle « soutient très fortement les initiatives européennes de sanctions pour peser sur les décisions de Poutine » et « bien sûr, je soutiens les initiatives de la France renforçant à la fois les mesures de sanctions économiques mais aussi les efforts de soutien aux Ukrainiens ». Enfin, « nous avons pu parler des réfugiés, de la coordination nécessaire avec les collectivités territoriales ».
« Il faut de l’unité nationale, il faut de l’unité européenne »
Le candidat PCF, Fabien Roussel, souligne que « si la situation est grave, l’ensemble des mesures qui ont été prises par la France et l’Union européenne permettront d’ouvrir des espaces de dialogue, nous l’espérons, pour obtenir un cessez-le-feu ». Jean-Luc Mélenchon, lui, n’a pas répondu à l’invitation.
« Il faut de l’unité nationale, il faut de l’unité européenne, si on veut la plus grande fermeté pour combattre Vladimir Poutine », a réagi pour sa part Yannick Jadot. Le candidat écologiste souligne l’importance « de repenser très vite la souveraineté énergétique européenne, notamment en s’affranchissant de notre dépendance au gaz », que la Russie fournit en grande part.
Le candidat EELV appelle à reprendre réellement la campagne. « Les Français méritent ce grand débat. Est-ce qu’on a besoin de l’Union européenne ou pas ? Les positions sont divergentes. Comment on impose les valeurs de la République dans notre politique étrangère ? Comment on répond au défi du climat et du pouvoir d’achat ? » demande Yannick Jadot. Autant de sujets qui restent pour l’heure de côté, du fait de la crise.