UDI : les ralliements à François Fillon font grincer des dents

UDI : les ralliements à François Fillon font grincer des dents

Sur Public Sénat, la sénatrice Chantal Jouanno s’est étonnée de l’arrivée de 9 élus UDI dans l’équipe de campagne de François Fillon alors qu’aucun accord n’a été encore conclu. « Tout cela n’est pas très cohérent » admet son collègue Hervé Maurey.
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L’UDI continue de naviguer à vue, à moins de 5 mois de la prochaine présidentielle. Entre la tentation (avortée) d’une scission qui a traversé l’esprit d’Hervé Morin et les appels du pied du camp Macron, le parti centriste peine à trouver sa place d’allié naturel mais pas indéfectible de la droite. Jeudi, plusieurs personnalités ont ainsi rejoint le vaste organigramme de François Fillon : le président Jean-Christophe Lagarde, évidemment, mais aussi Yves Jégo, Valérie Létard (sénatrice du Nord) ou encore Hervé Marseille (sénateur des Hauts-de-Seine). En tout, ce sont 9 élus UDI qui intègrent l’équipe de campagne. L’annonce semble avoir pris de court la sénatrice UDI de Paris, Chantal Jouanno, qui a fait part de son « étonnement » sur Twitter après ces ralliements.

Invitée ce vendredi matin sur Territoires d’infos, sur Public Sénat et Sud radio, elle a d’ailleurs réitéré ses propos. « J’étais aussi étonnée que vous hier soir, je n’étais pas très contente d’ailleurs, loin de là » précise celle qui avait soutenu Nathalie Kosciusko-Morizet, puis Alain Juppé à la primaire de la droite. « Je ne voudrais pas que les gens qui nous suivent pensent que la messe est dite, et que nous suivons d’un bloc l’ensemble du projet de François Fillon alors qu’il y a des débats ouverts. »

UDI et Républicains - " Le débat n'est pas fini " avec François Fillon : Chantal Jouanno
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« Je comprends qu’elle soit étonnée » admet du bout des lèvres sa collègue, la sénatrice UDI de l’Orne Nathalie Goulet. « Mais si nous voulons impacter sur un projet, le mieux est d’y participer » affirme-t-elle. « De toute façon, on avait dit en bureau politique que nous soutiendrons François Fillon. »  

Même son de cloche pour le filloniste Hervé Maurey, sénateur  de l’Eure. « Je peux comprendre sa réaction, tout cela n’est pas très cohérent » explique ce proche d’Hervé Morin. En creux, ce sont surtout les errements de la direction qui semblent visés. « Quand on est UDI, on commence à être habitué au changement de pieds » tance le sénateur, évitant soigneusement de nommer sa cible, Jean-Christophe Lagarde.

Reste que le parti soutenait Alain Juppé et doit désormais renégocier un accord pour les législatives qui arrivent. « Pour peser, il faut des troupes » résume Nathalie Goulet qui estime que la négociation se fera davantage dans « les trous énormes du programme de François Fillon, notamment concernant la lutte contre la fraude fiscale. » Pour l’autre sénateur UDI de Paris, Yves Pozzo di Borgo, les ralliements sont ainsi « logiques et conformes à la décision collective car nous avons fait une série de remarques qui ont été écoutées. » 

Comme avant chaque élection présidentielle, l’UDI peine donc à trouver une ligne indépendante sans jamais entrer dans l’opposition. « Nous ne voulons pas être les Cécile Duflot de François Fillon » lâche Hervé Maurey. Encore faudra-t-il trouver la bonne recette. Au centre, les mois qui viennent s’annoncent compliqués.
 

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