La France a estimé lundi qu'un référendum sur le rétablissement de la peine de mort en Turquie, auquel le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit prêt, serait une "rupture" avec "les valeurs" européennes.
Au lendemain d'une consultation populaire remportée par le président turc sur un renforcement de ses pouvoirs, la présidence française estime dans un communiqué que "l’organisation d’un référendum sur la peine de mort constituerait évidemment une rupture avec (les) valeurs et (les) engagements" pris par la Turquie "dans le cadre du Conseil de l’Europe".
Paris "prend acte des chiffres annoncés" après le referendum de dimanche -- et "des contestations émises" -- tout en relevant que ces chiffres "montrent qu’en tout état de cause la société turque est divisée sur les profondes réformes envisagées".
"Les valeurs et les engagements pris dans le cadre du Conseil de l’Europe devraient conduire les autorités turques à conduire un dialogue libre et sincère avec toutes les composantes de la vie politique et sociale", indique la présidence française.
Le président turc a remporté une victoire contestée par l'opposition dimanche sur une réforme constitutionnelle, à une courte majorité de 51,4%.
Dans la soirée, il a évoqué la possibilité d'organiser un nouveau référendum, celui-ci sur le rétablissement de la peine de mort, une ligne rouge pour Bruxelles.
Si l'opposition soutient le rétablissement de la peine capitale, "alors j'approuverai" cette mesure, a-t-il affirmé, si elle ne le soutient pas, "alors nous organiserons un nouveau référendum".