Libération a publié le 1 er novembre une tribune contre l’islamophobie, co-rédigée par le controversé Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF) appelant à une marche et dénonçant des « lois liberticides ». Depuis, François Ruffin, Adrien Quatennens ou Yannick Jadot, tous signataires de l’appel, ont finalement nuancé leur soutien.
Pour Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, le constat est différent : « Nous assumons notre signature parce que nous sommes profondément anti-racistes » affirme-t-il. Il confirme qu’il prendra part à la marche contre l’islamophobie du 10 novembre et alerte sur la montée du racisme. « On est dans ce climat malsain qui consiste à montrer du doigt des hommes et des femmes qui n'ont pas la même couleur de peau, qui ont une autre religion, un nom ou un prénom pas tout à fait français. »
Une façon de « masquer les responsabilités des problèmes de la majorité de citoyens » pour lui, qui dénonce l’intensification des actes anti-musulmans et des discriminations. Le secrétaire général cite notamment l’ampleur du débat sur le voile : « On essaye là aussi de stigmatiser. Il y a bien des projets de loi qui vont consister à dire qu'on n’a pas le droit de porter un foulard sur la tête dans l'espace public. »
Pour lui, le besoin de réaffirmer la laïcité est surtout l’occasion d’appuyer des stigmatisations : « Au nom de la laïcité, on n'a pas le droit de montrer du doigt ou de stigmatiser telle ou telle religion. Or, c'est toujours ciblé sur les mêmes » analyse-t-il. « L'islamophobie, c'est du racisme. C'est de considérer que ceux qui pratiquent cette religion seraient forcément louches. »