Le député LFI Manuel Bompard a été accusé de minimiser les violences que son collègue, Adrien Quatennens, a reconnu avoir eues à l’égard de son épouse. Dans un communiqué publié le 18 septembre, le coordinateur de La France insoumise, désormais en retrait de ses fonctions, a expliqué avoir donné « une gifle » à sa compagne. « Une gifle n’est jamais acceptable, mais elle n’est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours », avait réagi quelques jours plus tard, sur CNews, Manuel Bompard, soulevant aussitôt un véritable tollé. Invité ce mardi de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, le député des Bouches-du-Rhône a continué à défendre le principe d’une réponse graduée face à ce type de violences.
« Je suis favorable au fait que l’on assume l’idée de dire que tous les faits reprochés ne se valent pas, et que tous les faits reprochés ne conduisent pas toujours à la même sanction, qui est le bannissement généralisé », soutient Manuel Bompard. « Sinon, il n’y a plus de justice. L’un des principes de la justice, c’est la proportionnalité. En fonction des faits, il y a des réponses ou des sanctions qui doivent être proportionnelles elles aussi. »
Dans le baromètre politique d’Odoxa, réalisé pour Public Sénat, LCP-Assemblée nationale et la presse quotidienne régionale, Jean-Luc Mélenchon est la personnalité politique dont la cote de popularité a le plus reculé au mois de septembre, un décrochage attribué au soutien apporté par le tribun à Adrien Quatennen. « À intervalle régulier on cherche à instrumentaliser une crise, on me dit que sa cote de popularité baisse, qu’il est fini. Il y a eu ça au moment des perquisitions et il a fait 22 % à la présidentielle », balaye notre invité.
« Il y a eu des instrumentalisations politiciennes »
L’élu se dit notamment favorable à la mise en place d’une cellule d’enquête et de sanctions sur les violences sexuelles et sexistes qui serait commune aux différentes formations de la Nupes. « Si cela permet d’avancer sur des principes communs entre toutes les organisations politiques, pour que ce sujet ne soit plus l’objet d’instrumentalisations politiciennes, cela pourrait être utile », explique-t-il. « Il y a parfois des indignations sincères, je ne le conteste pas. Mais des représentants de LREM essayent de faire un procès à LFI sur la question des violences sexistes et sexuelles alors qu’ils ont eu des parlementaires dans leurs rangs qui pendant cinq ans ont siégé avec ce type de reproches sans que personne n’y trouve rien à redire. Oui, il y a eu des instrumentalisations politiciennes », s’agace-t-il.
» Lire notre article - Affaire Quatennens : « Nous n’échappons pas à ces violences, la différence c’est qu’on en a conscience », plaide Manon Aubry (LFI)
L’Affaire Bayou
Une cellule transpartisane permettrait de mettre fin à d’éventuelles différences de traitement et de réguler les procédures. Une proposition qui intervient alors que Julien Bayou, accusé de violences psychologiques par une ex-compagne, a démissionné lundi de ses postes de secrétaire national d’EELV et de coprésident du groupe écolo à l’Assemblée nationale, tout en estimant n’avoir pas pu se défendre devant les instances de son parti. « Je ne connais pas les faits qui lui sont reprochés. Si j’ai bien compris, il estime ne pas avoir eu la possibilité de se défendre. Je peux comprendre que ça pose un problème », relève Manuel Bompard. « Les dispositifs internes doivent respecter un certain nombre de principes. Le principe du contradictoire, le fait de pouvoir s’expliquer sur les faits reprochés, me paraît être élémentaire. »