Soupçonné d’espionnage, Benoît Quennedey est mis en examen pour « trahison »

Soupçonné d’espionnage, Benoît Quennedey est mis en examen pour « trahison »

Soupçonné d’espionnage au profit de la Corée du Nord, le fonctionnaire du Sénat, Benoît Quennedey a été mis en examen jeudi pour « trahison » et « intelligence avec une puissance étrangère ». Au Sénat, il a aussi été suspendu provisoirement de ses fonctions. Si les faits incriminés étaient avérés, le Sénat n’exclut pas de se constituer partie civile.
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Soupçonné d'espionnage au profit de Pyongyang, le haut fonctionnaire du Sénat qui ne cachait pas ses amitiés nord-coréennes a été mis en examen ce jeudi pour « trahison » et « intelligence avec une puissance étrangère ».

Déféré un peu plus tôt dans la journée au parquet de Paris, Benoît Quennedey a été présenté à un juge d'instruction qui l'a mis en examen pour « trahison par livraison d'informations à une puissance étrangère », « recueil en vue de livraison d'informations à une puissance étrangère » et « intelligence avec une puissance étrangère ».

Conformément aux réquisitions du ministère public, il a été placé sous contrôle judiciaire, ce qui signifie qu'il n'a pas été écroué. Il a désormais interdiction de quitter le territoire, d'exercer sa profession, et des interdictions de contacts.

Suspendu provisoirement de ses fonctions au Sénat

Mardi, le sénateur LR et président du comité de déontologie du Sénat, François Pillet expliquait à publicsenat.fr. « Les fonctionnaires des assemblées parlementaires sont soumis à des obligations strictes. Étant donné l’atteinte portée à l’image du Sénat, je ne vois pas comment Benoît Quennedey pourrait échapper à une suspension de ses fonctions à titre conservatoire ».

C’est chose faite. Après avoir été placé en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), pour « recueil et livraison d’informations à une puissance étrangère, susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », Benoît Quennedey s’est vu interdire provisoirement, par le secrétaire général de la Questure, l’exercice de ses fonctions. « Par ailleurs, si les faits incriminés étaient avérés, ils seraient d’une extrême gravité et seraient de nature à porter atteinte à la perception de notre Institution. C’est pourquoi, le Sénat pourrait se constituer partie civile » précise le communiqué de la Haute assemblée.

Passionné par la Corée du Nord, sujet pour lequel il a écrit plusieurs ouvrages, cet administrateur à la Direction de l’architecture, du patrimoine et des jardins de la Haute assemblée est également président de l’association d’amitié franco coréenne. Son éditeur Aymeric Monville et le secrétaire général de l’association, Patrick Kuentzmann ont posté une vidéo sobrement intitulée : « Libérez Benoît ».

Au Sénat, un groupe d’étude France Corée du Nord existe mais selon plusieurs sources de la Haute assemblée, Benoît Quennedey n’en a jamais été le secrétaire administratif. « Son profil aurait posé trop de problèmes » souffle l’une d’elles. Mardi, le sénateur LREM, André Gattolin a affirmé à Public Sénat que Benoît Quennedey lui avait fait rencontrer en 2011 des écologistes Sud Coréens. « C’était en fait un groupe crypto-communiste qui prônait la grande réconciliation avec la Corée du Nord » se souvient-il. (voir la vidéo)

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