À New Delhi, en Inde, le 10 mars, Emmanuel Macron s’en est pris aux « commentateurs fatigués », et a assumé la multiplication des chantiers de réformes simultanées : assurance chômage, formation professionnelle, SNCF, asile et immigration ou encore logement. « Nous allons continuer à réformer en profondeur », a-t-il prévenu, ajoutant que ce mouvement ne s’arrêterait « ni demain, ni dans le mois prochain, ni dans les trois mois ».
Comment réagit l’opinion à ce tempo ? OpinionWay a interrogé des Français pour Public Sénat, Les Échos et Radio Classique. Selon cette enquête réalisée la semaine dernière, 41% des personnes interrogées considèrent que les réformes s’engagent « au bon rythme » et 24% considèrent même qu’elles ne vont « pas assez vite ». Inversement, 31% de l’échantillon est d’avis que la mise en œuvre du programme présidentiel d’Emmanuel Macron va « trop vite ». 4% ne se prononcent pas.
Le sentiment que les réformes sont conduites au « bon rythme » est partagé majoritairement par les électeurs d’Emmanuel Macron (à 65%) et de François Fillon (à 53%) au premier tour de la présidentielle. Ceux de Benoît Hamon sont 43% à avoir ce sentiment, ceux de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, respectivement 27% et 24%.
Réforme ferroviaire : une majorité de Français favorables aux ordonnances
À trois jours d’une journée d’action à laquelle participera plusieurs professions, dont celle des cheminots, l’enquête OpinionWay a également interrogé les Français sur un autre aspect de la méthode du gouvernement : l’emploi des ordonnances. Près de six Français sur dix sont favorables au recours aux ordonnances pour réforme la SNCF (35% sont « plutôt favorables » et 24% sont « tout à fait favorables »). 22% des personnes interrogées se disent « plutôt opposées » et 15% « tout à fait opposées ». 4% ne se prononcent pas.
Le sondage a été réalisé du 14 au 16 mars 2018, par questionnaire auto-administré en ligne, auprès d’un échantillon de 1013 personnes représentatif de la population français âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Pour un échantillon de 1.000 personnes, la marge d’erreur est comprise entre 1,5 et 3 points.