Le PCF veut rencontrer la ministre des Transports, Elisabeth Borne, pour lui exposer ses propositions de financement du rail, qui sont "à l'opposé" du projet de réforme du gouvernement et de son "parti pris idéologique", a affirmé mardi son secrétaire général Pierre Laurent.
"Nos propositions de financement de la SNCF sont à l'opposé de celles du gouvernement" qui "refuse tout débat", a affirmé M. Laurent lors d'une conférence de presse à Paris, à l'avant-veille des grèves et des manifestations du 22 mars.
Portant accroché à sa veste un badge "Mon train, j'y tiens, 100% service public", qui sera proposé aux usagers, le numéro un du PCF a dénoncé "le déferlement de propagande gouvernementale" pour faire passer sa réforme de la SNCF, et "son parti pris idéologique qui sert les intérêts des grands groupes privés".
"Il y a besoin de changement à la SNCF", a-t-il reconnu, mais "le projet du gouvernement ne résout aucun des problèmes posés à la SNCF, ni celui de la dette ni celui des sous-investissements, et au contraire va tous les aggraver". Selon lui, "ce projet est une tentative de justification pour l'ouverture du rail à la concurrence".
"Nous demandons à rencontrer la ministre des Transports pour lui présenter nos propositions", a ajouté le leader communiste. "Nous voulons libérer la SNCF du poids de la dette. Cette dette peut être reprise à taux zéro par la Caisse des dépôts et des banques, en exigeant - et la France peut le faire - sa reprise et son financement par la BCE", laquelle "finance le système bancaire à taux zéro sans aucune contrepartie".
Selon le PCF, sont également "possibles de "nouvelles ressources immédiates possibles pour la SNCF", comme "l'extension de la taxe locale sur les bureaux à toute la France, la création de taxe sur les parkings d'hypermarchés, le déplafonnement des +versements transports+ (la contribution dite +versement transport+ est la participation des employeurs occupant 11 salariés et plus au financement des transports en commun, NDLR), la création d'un versement transport additionnel pour les régions".
Autres propositions: "la création d'un livret épargne transports pour que l'épargne populaire aille vers le transport public" et "la renationalisation des autoroutes" qui octroient "une rente invraisemblable aux sociétés d'autoroute pour des décennies".
"La mise en concurrence ne vient pas de Bruxelles", car "les articles 4 et 5 du règlement européen sur +l'obligation de service public+ permettent de ne pas mettre en oeuvre la mise en concurrence", a affirmé M. Laurent. "Donc nous avons un gouvernement qui ne subit pas la mise en concurrence, mais un gouvernement qui la précède. Il n'y a aucune urgence, contrairement à ce qu'il dit".