"Le gouvernement a besoin de casser le statut des cheminots" pour "faire éclater" la SNCF et parvenir à une "privatisation généralisée du système" ferroviaire, a dénoncé vendredi le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent.
"Ce qui est en cause, ce n'est pas le statut des cheminots; ce qui est surtout visé, c'est l'ouverture à la concurrence et la privatisation généralisée du système", a-t-il déclaré sur Sud Radio.
"On n'a déjà plus la SNCF, on a trois entreprises qui sont sous un chapeau appelé SNCF mais qui fonctionnent déjà de plus en plus mal ensemble -c'est ce qui a conduit aux grosses pagailles (dans les gares cet hiver, ndlr)- et on veut amplifier ça", a-t-il dénoncé.
Or, "pour pouvoir faire ça, le gouvernement a besoin de casser le statut des cheminots".
Donc cette "'affaire du statut des cheminots, ce n'est pas une affaire corporatiste; en vérité, il faut faire voler en éclat le statut pour faire éclater la SNCF", a-t-il résumé.
"La fin du statut, c'est toujours l'ouverture à la privatisation. On a fait la même chose dans les télécoms, on a fait exploser ce qui était à l'époque le service public des télécommunications (...) Aujourd'hui, on a des opérateurs privés qui se battent, qui s'en mettent plein les poches", des salariés précaires et une couverture inégale du pays en terme d'accès au réseau, a-t-il énuméré, tout en prédisant une explosion des tarifs sur les lignes ferroviaires qui seront les plus demandées.
Les cheminots, qui sont "très attachés au service public", "ne laisseront pas faire cette réforme", a-t-il assuré.
Philippe Martinez, leader de la CGT, a annoncé vendredi une "manifestation nationale" des cheminots le 22 mars pour défendre notamment leur "statut", remis en cause par un rapport donné jeudi au gouvernement et qui préconise en particulier une transformation de l'entreprise publique en société anonyme et la fin du statut de cheminot à l'embauche.