SNCF : le débat au Sénat marqué par un coup d’éclat des communistes

SNCF : le débat au Sénat marqué par un coup d’éclat des communistes

Gilets orange sur les épaules, slogans contre la réforme ferroviaire... Le début de l'examen du texte au Sénat a été animé. Les communistes ont tenu à marquer le coup pour exprimer leur opposition au projet du gouvernement.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« La SNCF est notre bien commun », « Mon train j’y tiens »,  « La SNCF n’est pas à vendre », « Moins de trains, plus de pollution ». Ces slogans ne sont pas ceux des syndicats présents ce mardi devant le Sénat pour protester contre le projet de réforme ferroviaire, mais ceux brandis par les sénateurs communistes dans l’hémicycle, à l’ouverture de la séance publique marquant le début de l’examen du texte au Sénat.

Rappel au règlement

Vêtus pour l’occasion des gilets orange propres à la SNCF, ils se sont levés lors de la prise de parole de leur présidente de groupe, Eliane Assassi. La sénatrice de Seine-Saint-Denis a fait appel à l’article 36 du règlement du Sénat, pour effectuer un rappel au règlement. « Le projet de loi organise la liquidation de la SNCF comme grande entreprise publique nationale », a-t-elle alarmé. Elle fustige un projet « porteur d’un choix d’un choix de société où l’argent et ses nouveaux préceptes, rentabilité et productivité, prennent le pas sur les idées même du service public et de l’intérêt général » et appelle de fait le Sénat « à la raison parlementaire en forçant le gouvernement à respecter le Parlement ».

« Ce projet livre aux dogmes de la concurrence le service public ferroviaire en brisant le principe de la desserte de tout le territoire », souligne-t-elle afin de sensibiliser la Haute assemblée.

La sénatrice s’est également adressée à Élisabeth Borne, ministre chargée des Transports, présente dans l’hémicycle : « Vous avez tenté de dissimuler ce projet et de rendre coupable les cheminots de tous les maux alors qu’ils ne sont en rien responsable des difficultés de l’entreprise, au contraire ils les ont subies. »

Sur la forme, elle regrette le choix du gouvernement de recourir, une fois encore, aux ordonnances « pour éviter le débat parlementaire ». Sur le fond, elle redoute notamment la mesure qui vise à transformer la SNCF en société anonyme (SA) « pour permettre une privatisation future ». Et de conclure : « Nous appelons le Sénat à réfléchir à deux fois avant de poursuivre la déstructuration, après Gaz de France, France Télécom et La Poste, de cette grande entreprise publique qu’est la SNCF. » Le vote solennel des sénateurs sur le projet de réforme ferroviaire est attendu le 5 juin prochain.

 

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le