La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
SNCF: il n’y aura pas de grève unitaire en juillet
Par Elisabeth ROLLAND
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Terminus pour la grève unitaire à la SNCF: l'Unsa a décidé mardi de sortir du mouvement après le 28 juin, refusant de poursuivre en juillet la contestation de la réforme ferroviaire comme le souhaitent la CGT et SUD.
"L'Unsa ne continuera pas la grève en juillet" mais "va rester" dans la mobilisation "jusqu'au 28 juin, conformément à son engagement intersyndical", a annoncé à l'AFP son secrétaire général Roger Dillenseger, qui "s'en expliquera" devant ses partenaires lors d'une réunion prévue à partir de 18H00 mardi.
Le 28 juin sera le 36e et dernier jour du calendrier de la mobilisation par épisode de deux jours de grève sur cinq, lancée le 3 avril.
A l'Unsa, "on reste combatif pour la défense d'un nouveau pacte social ferroviaire", a souligné M. Dillenseger, évoquant les négociations à venir sur la convention collective nationale (CCN) de la branche ferroviaire et celles au sein de la SNCF. "On mobilisera à bon escient", a ajouté le responsable du deuxième syndicat de la SNCF, qui représente principalement des cadres et agents de maîtrise.
Avec la réforme du rail du gouvernement, "on a perdu un maximum mais la bataille n'est pas terminée (...) On veut donner des perspectives d'avenir au ferroviaire et aux salariés", a insisté M. Dillenseger. Et en raison de "très vives inquiétudes sur la filialisation du fret" (transport de marchandises), son syndicat "n'écarte pas des décisions différentes" en termes de grève "au niveau régional, en fonction du contexte local".
La CGT Cheminots, qui avait "proposé" la semaine dernière de faire grève "les 2, 6 et 7 juillet" mais va "modifier un peu" cette proposition mardi soir, a refusé de commenter la décision de l'Unsa.
SUD-Rail, qui souhaite "des dates de grève ciblées" cet été pour "redynamiser le mouvement", considère que la décision de l'Unsa de "lâcher maintenant les milliers de grévistes, alors que la détermination est toujours importante sur le terrain, s'apparente à une trahison".
- L'unité syndicale fracturée -
Quant à la CFDT Cheminots, elle soumettait mardi la poursuite ou non de la grève à son conseil national. Cette réunion "va durer toute la journée" et la décision devrait être annoncée "plutôt" à l'issue du rendez-vous intersyndical, a précisé à l'AFP Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint du quatrième syndicat de la SNCF, qui dit représenter 30% des conducteurs de trains.
En annonçant la première son départ du mouvement, l'Unsa a brisé l'édifice déjà fragile de l'unité syndicale à la SNCF et rompu avec la discipline unitaire qu'elle avait jusqu'alors observée.
Début juin, pour préserver "la force de l'unité syndicale", elle s'était pliée au refus de ses partenaires de suivre sa proposition de lever les appels à la grève pendant le bac. Déjà en mai, malgré son scepticisme, elle s'était associée à la consultation Vot'action pour "maintenir l'unité syndicale".
L'Unsa avait ensuite vivement critiqué l'échappée en solitaire de la CFDT Cheminots, qui avait décidé la semaine dernière une suspension de la grève sur les lignes TER et RER pendant les épreuves écrites du bac. Et vendredi dernier, elle avait qualifié d'"irrespectueuse" pour les autres organisations la décision en solo de la CGT Cheminots de poursuivre la grève en juillet.
Désormais, l'Unsa "adaptera sa mobilisation au calendrier des négociations de la CCN et à la SNCF", a expliqué M. Dillenseger. Actuellement, il n'y a "pas de calendrier ferme" pour les négociations sur la CCN avec l'UTP (Union des transports publics et ferroviaires, patronat). Et à la SNCF, la prochaine étape sera une réunion le 28 juin pour les négociations annuelles obligatoires.
Sur le terrain, de nombreuses manifestations étaient encore organisées ces derniers jours à Paris et en régions, mais la mobilisation des cheminots s'est étiolée au fil des épisodes de grève. Lundi, elle est tombée à son plus bas niveau, avec 10,80% de grévistes. A comparer au plus haut niveau, 33,9% de grévistes, le premier jour du mouvement.