Le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, a tenté de rassurer les usagers dimanche, à la veille de deux nouveaux jours de grèves, en garantissant des trains pour ceux qui passent des examens et en assurant que la grève ne continuerait pas durant l'été.
"Il n'y aura pas de grève cet été car les cheminots sont des gens responsables", a assuré M. Pepy lors de l'émission Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.
Depuis début avril, les syndicats de cheminots CGT, Unsa, Sud rail et CFDT sont en grève à intervalles réguliers pour protester contre la réforme de la SNCF, entraînant de fortes perturbations du trafic. La prochaine séquence de grève est prévue lundi et mardi.
Le calendrier des jours de grève va pour l'instant jusqu'au 28 juin, mais les syndicats pourraient prolonger au-delà. "On prépare" un nouveau calendrier pour "juillet et août", a dit une source syndicale au Parisien.
M. Pepy a également annoncé la création d'un poste de commandement, un "PC exam'", dans le but "de travailler avec les recteurs, les universités, dès cette semaine pour pouvoir garantir les trains qui desservent les salles d'examen. On accompagnera aussi les élèves avec des volontaires, les fameux gilets rouges, car ça va créer du stress".
"Personne n'admettrait qu'un jeune qui se présente à un examen le rate parce qu'il est arrivé en retard", a-t-il commenté.
- Aucun jour de grève ne sera payé -
La SNCF conseille de renoncer à prendre le train à partir de 19H00 lundi Le patron de la SNCF Guillaume Pepy lors d'une conférence de presse au siège de la SNCF à Saint-Denis, près de Paris, le 27 février 2018
AFP/Archives
Concernant les négociations avec les syndicats, le dirigeant de la SNCF a déclaré que sa "porte est toujours ouverte, les ponts ne sont pas rompus, on est au contact avec les organisations syndicales tous les jours".
M. Pepy a cependant réaffirmé qu'aucun jour de grève, ou de repos, ne sera payé aux cheminots grévistes.
"Les jours de repos à la SNCF sont payés lorsque les jours travaillés ont existé. Lorsqu'il n'y a pas de jours travaillés, les jours de repos n'ont pas à être payés, ce n'est que du bon sens", a déclaré le patron de la SNCF. Et de rappeler que l'entreprise perdait "20 millions par jour (de grève), soit trois autorails neufs qui ne seront pas achetés".
A la question de savoir si la SNCF allait geler les embauches jusqu'au 1er janvier 2020, date à laquelle les nouveaux salariés ne bénéficieront plus du statut de cheminot, M. Pepy a répondu qu'"on embauchera encore des cheminots au statut".
"L'année dernière, nous en avons embauché 6.200 et il est probable qu'on en embauche 5.000 en 2018, pour environ 7.000 départs à la retraite", a-t-il détaillé.
Evolution du pourcentage de grévistes à la SNCF, par catégorie de métier
AFP
M. Pepy a également indiqué que la SNCF allait vendre des actifs immobiliers, hors logements sociaux, pour un montant "sans doute très supérieur à 1 milliard", qui servira à "financer des investissements".
Pour le nouvel épisode de grève qui démarre ce soir à 20H00, M. Pepy prévoit un trafic "en amélioration".
"On aura 40% des TER et 40% des trains en région parisienne, les transiliens et les RER. Pour ce qui concerne les trains en longue distance, il y aura 30% des intercités, c'est mieux que lors de la dernière grève, et 35% des TGV", a-t-il indiqué.
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.