Les affrontements ont repris samedi matin à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes où des centaines d'opposants ont notamment remis des barricades là où les gendarmes se sont employés à les démanteler, au lendemain d'une visite-surprise du Premier ministre, selon des journalistes de l'AFP.
Les gendarmes répondaient pas des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes aux tirs de fusées des opposants. Un drone survolait la zone.
Il y avait au moins trois barricades en bois ou pneus reconstruites sur la D81, dont une enflammée.
Un survol d'hélicoptère dans la nuit a permis d'observer quatre barricades sur cette route. "Une opération de dégagement a été lancée vers 07H00 ce matin avec deux blindés en tête et quelques escadrons. Les barricades n'étaient pas tenues et pas piégées", selon la gendarmerie.
Les forces de l'ordre ont essuyé un tir de cocktail Molotov et jet d'acide sur le "chemin de Suez" et ont riposté avec des tirs de gaz lacrymogènes. Il n'y a pas eu de blessé.
L'équipe médicale des zadistes a évoqué, pour sa part, une dizaine de blessés dans leurs rangs.
Alors qu'il était de 250 en début de semaine, le nombre d'opposants est passé à 700 jeudi soir, selon le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie.
Le Premier ministre Edouard Philippe (gauche) et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb (2e à droite) rendent visite aux gendarmes mobilisés à Notre-Dame-des-Landes le 13 avril 2018
AFP/Archives
"Nous avions 700 personnes en face de nous, notamment des gens extrêmement violents, de l'ultragauche, certains +black blocs+ sont présents ici. Le seul objectif, c'est de casser, de casser du gendarme, de blesser, d'agresser, de vandaliser", a-t-il regretté vendredi matin.
Lors d'une visite surprise aux gendarmes vendredi, Edouard Philippe a mis en garde contre toute réoccupation des sites évacués tout en gardant la main tendue aux zadistes qui acceptent le processus de régularisation.
Faisant le point des expulsions entamées lundi, Édouard Philippe a déclaré que "l'ensemble des objectifs que nous nous étions assignés a été atteint: 29 squats (sur 96) ont été déconstruits et leurs occupants expulsés".
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.