Le service national universel (SNU), projet dont l'abandon fait partie des demandes des manifestants lycéens, fait l'objet d'"une réflexion sur (son) calendrier", a déclaré mercredi le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.
"Oui bien sûr, il y a une réflexion sur le calendrier du SNU", a indiqué le ministre sur RTL. "Nous allons d'abord avoir une phase expérimentale, qui n'est obligatoire pour personne. Ca laisse largement le temps de discuter de la suite", a-t-il ajouté. Cette phase expérimentale fournira "une petite idée de ce que cela donne".
Ce projet "correspond", selon le ministre, "à ce qui se passe aujourd'hui. "On a besoin du sens de l'intérêt général, du service à autrui, d'engagement", a-t-il dit quelques heures après l'attaque de Strasbourg, qui a fait deux morts et 14 blessés.
Le ministre et son secrétaire d'Etat chargé de ce sujet, Gabriel Attal, avaient indiqué précédemment qu'une première cohorte de quelques centaines de jeunes volontaires allaient participer à "une phase pilote", dès juin 2019. Ces volontaires seront issus d'une dizaine de départements, avait précisé M. Attal.
L'entrée en vigueur du SNU obligatoire n'a pas encore été fixée. Un premier rapport évoquait 2026, mais Gabriel Attal avait en novembre, avant le mouvement de protestation d'une partie des lycéens, dit réfléchir à "des options plus rapides".
Le SNU, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, est vivement critiqué par plusieurs organisations représentatives de la jeunesse, dont les syndicats d'étudiants, la Fage et l'Unef, qui s'interrogent sur son caractère obligatoire et surtout sur son coût, estimé, au plus bas, à 1,7 milliard d'euros par an.
Selon le projet dessiné ces derniers mois, il s'organisera en deux temps: une phase allant jusqu'à un mois obligatoire, pour les jeunes de 16 ans, en deux temps de 15 jours, puis une phase facultative d'une durée de trois à douze mois. L'actuel service civique sera l'un des moyens d'accomplir cette 2e phase.
Quant à la mobilisation lycéenne, le ministère de l'Education recensait mercredi matin une soixantaine de lycées perturbés sur toute la France, dont une petite vingtaine entièrement bloqués, soit un chiffre en recul par rapport à la veille, qui avait été désignée comme journée de mobilisation par des syndicats lycéens.