Enième polémique déclenchée par le candidat Zemmour. En marge d’un déplacement dans le Nord vendredi, le candidat à la présidentielle a dénoncé « l’obsession de l’inclusion » des enfants souffrant d’un handicap, estimant qu’ils devaient plutôt être placés dans des établissements spécialisés, « sauf pour les gens légèrement handicapés évidemment ». Face au tollé suscité par ses propos, le polémiste s’est fendu d’une tentative d’explication de texte dans une vidéo postée sur Youtube. « J’aurais souhaité soulever le sujet crucial du handicap des enfants autrement que par une polémique », assure-t-il, tout en expliquant avoir voulu attirer l’attention sur le manque de centres spécialisés. « J’ai le sentiment d’avoir en face de moi quelqu’un qui remet en cause l’un des éléments forts de notre devise nationale : l’égalité. L’égalité concerne aussi les personnes en situation de handicap », a réagi lundi matin Jean Rottner, le président de la région Grand Est, qui était invité de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat.
Il explique avoir été particulièrement frappé par les déclarations d’Éric Zemmour. « J’ai pensé à mes parents, qui ont été toute leur vie au service des personnes en situation de handicap. Ils ont toujours milité pour l’inclusion mixte, à la fois dans les institutions, comme une inclusion dans la société », rapporte l’élu. « Quand j’entends Monsieur Zemmour qui provoque la société, qui va chercher le débat, j’ai l’impression de voir cet instituteur dans Les Choristes un peu vieillot, un peu rabougri, un peu sévère, qui ne donne pas de perspective, pas d’ouverture aux enfants dont il a la charge », tacle encore Jean Rottner, en référence au personnage interprété par François Berléand dans le film de Christophe Barratier.
« Quand on aime la politique, il faut aimer les gens »
« Et puis, j’ai l’impression d’avoir quelqu’un qui dit aimer la France mais qui semble ne pas avoir de cœur et qui n’aime pas les gens », poursuit Jean Rottner. « Quand on aime la politique, il faut aimer les gens, aller vers eux, ne pas simplement être dans la provocation », conclut-il.
Cette nouvelle polémique intervient alors que le tribunal correctionnel de Paris doit rendre ce lundi son jugement sur les propos tenus en octobre 2020 par Éric Zemmour sur CNews, concernant les migrants mineurs, qu’il avait qualifié de « voleurs », d’« assassins » et de « violeurs ». Poursuivi pour provocation à la haine, Éric Zemmour n’était pas présent lors de l’audience de novembre dernier, le parquet ayant requis contre lui une peine de 100 jours-amende à 100 euros, soit 10 000 euros, transformable en peine de prison en cas de non-paiement.
Il est également assigné le 27 janvier devant le tribunal de grande instance de Paris pour « contrefaçon du droit d’auteur », après avoir utilisé des images dont il ne possédait pas les droits dans son clip de candidature, diffusé le 30 novembre dernier.