"C'est une affaire qui sera très lourde de conséquences si les faits sont avérés", a estimé vendredi Marine Le Pen à propos d'un éventuel financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, pour lequel l'ancien président a été mis en examen.
"Là où peut-être Nicolas Sarkozy a raison dans ce qu'il a dit hier c'est qu'en réalité il en va de l'image de la France toute entière", a ajouté la présidente du FN sur franceinfo.
"Si les faits sont avérés, ce n'est pas seulement une affaire de financement illégal de campagne. C'est une affaire de guerre, de chef d'Etat éliminé, de pays très lourdement et gravement déstabilisé, (...) une des raisons de la submersion migratoire que vit l'Europe", a affirmé la dirigeante frontiste.
Marine Le Pen, dont plusieurs proches ont été mis en examen en 2015 pour "financement illégal" de campagne électorale en 2012, a estimé que "non" le contrôle judiciaire de Nicolas Sarkozy, duquel son avocat va faire appel, n'était pas justifié et lui semblait "superfétatoire".
"On imagine bien que Nicolas Sarkozy ne va pas se précipiter pour aller passer des vacances en Libye, ou en Tunisie. Et quant à ceux qu'il a interdiction de voir (l'ancien ministre Brice Hortefeux et son ancien directeur de cabinet Claude Guéant, NDLR) cela fait 5 ans qu'il doit les voir à peu près toutes les semaines", a soutenu Mme Le Pen.
La dirigeante frontiste a redit qu'avec le juge Serge Tournaire, qui conduit l'enquête libyenne et suit "une grande partie des affaires" de l'ancien président "on n'a pas les conditions objectivement d'une absence totale de soupçon sur les relations d'hostilité qui les lient".
"Un certain nombre de juges manquent d'impartialité pour une raison très simple: un certain nombre de juges sont liés ou très liés au syndicat de la magistrature (qui est) gauchiste", selon Mme Le Pen, qui a assuré avoir "vu des pétitions du syndicat de la magistrature signées par M. Tournaire".