Le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin a réaffirmé jeudi sa "loyauté" vis-à-vis de Benoît Hamon, tout en critiquant vertement son attitude au cours du quinquennat qui s'achève et certaines de ses propositions pour la présidentielle.
"Je ne manquerai pas à ma famille politique. Le candidat de mon parti, c'est Benoît Hamon. Je voterai donc Benoît Hamon au premier tour", a déclaré M. Sapin, interrogé sur BFMTV et RMC.
"Vous dire que je suis satisfait de sa campagne, que je suis satisfait de ses propositions, ce serait vous mentir", a poursuivi le ministre, prenant ses distances vis-à-vis de plusieurs propositions du candidat PS, comme le 49.3 citoyen ou le revenu universel.
Mais "moi, je fais de cette question de la loyauté en politique une valeur cardinale. C'est d'ailleurs une critique que je pourrais faire à certains soutiens de Benoît Hamon, et peut-être à Benoît Hamon lui-même, que d'avoir manqué de loyauté par rapport au président de la République, par rapport à la majorité", a-t-il expliqué.
Benoît Hamon, alors ministre de l'Education, avait été évincé du gouvernement Manuel Valls en août 2014 après plusieurs déclarations hostiles à la ligne politique suivie par le gouvernement. Revenu sur les bancs de l'Assemblée nationale, il s'est opposé à plusieurs projets de loi.
"Ceux, et ils sont nombreux, qui ont placé le président de la République dans une position de ne pas pouvoir être candidat ont pris une grave responsabilité", a jugé Michel Sapin, critiquant à la fois "les frondeurs" et ceux qui ont manqué de "loyauté personnelle" vis-à-vis du chef de l'Etat.
Une critique en creux d'Emmanuel Macron et de Manuel Valls, que Michel Sapin s'est toutefois refusé à critiquer nommément pour son ralliement au leader d'En Marche!. "Manuel Valls a pris une décision que je respecte, car je sais qu'il l'a fait en conscience", a-t-il déclaré.
Interrogé sur l'avenir du parti socialiste, en voie d'implosion alors que Benoît Hamon se trouve au plus bas dans les sondages, Michel Sapin s'est dit confiant, estimant que le PS n'allait "pas mourir à l'occasion de cette élection présidentielle".
"La France a besoin d'une gauche responsable", qui "accepte d'assumer le pouvoir" et ne reste pas dans "l'imprécation". "Cette gauche là, elle doit s'affirmer, elle doit rester", a martelé le ministre.