La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Saisie d’aide publique au RN: le parti financé pour août, son appel examiné le 6 août
Par Public Sénat
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Le Rassemblement national (RN, ex-FN) peut à ce jour se financer en août mais pas en septembre, après la saisie de 2 millions d'euros d'aide publique dans l'affaire des emplois présumés fictifs d'assistants d'eurodéputés RN, et son appel devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris sera examiné le 6 août, selon des sources concordantes.
Le RN a récolté entre 300.000 et 400.000 euros depuis le lancement d'une campagne d'appel aux dons le 8 juillet quand il a rendu public cette saisie, a précisé mercredi Sébastien Chenu, porte-parole du parti, dans un point presse à l'Assemblée nationale.
Le parti avait besoin de 350.000 euros pour se financer d'ici à fin août, hors loyer, avait indiqué le 9 juillet la présidente du RN Marine Le Pen.
"On y est pour août. On devrait tutoyer les choses pour septembre mais on n'y est pas encore", a ajouté M. Chenu, député du Nord.
Les juges financiers parisiens ont ordonné la saisie de 2 millions d'euros fin juin. Le RN, qui risque la cessation de paiement, a fait appel, mais cet appel n'est pas suspensif.
Marine Le Pen a évoqué mercredi sur France 2 la date du 6 août pour l'audience devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, confirmée par une source proche du dossier.
La cour pourra rendre sa décision à l'issue de l'audience ou la mettre en délibéré.
Le "risque" pour l'avenir du parti "est majeur", a répété Marine Le Pen sur France 2. "Nous avons fait un appel aux dons qui nous permet de gagner un mois d'oxygène. Si la chambre d'instruction qui se réunit le 6 confirme la décision inique des juges d'instruction, alors au mois de septembre le Rassemblement national sera en cessation de paiement".
La présidente du RN (ex-FN) avait crié à l'"assassinat politique" dès l'annonce de la saisie le 8 juillet.
Plusieurs responsables politiques se sont inquiétés depuis lors d'une atteinte au débat démocratique.
Mme Le Pen a dit espérer que la "banque de la démocratie" pour un financement public des campagnes électorales, projet abandonné par le gouvernement, "reviendra dans le débat", car les partis ne doivent pas "être les otages des banques" privées.
Dans leur ordonnance, dont l'AFP a obtenu une copie, les juges Renaud Van Ruymbeke et Claire Thépaut évoquent l'endettement du parti pour justifier la saisie, craignant que la subvention ne serve qu'à rembourser des emprunts et soit indisponible pour recouvrer d'éventuels dommages.
Interrogée sur des propos du député Daniel Fasquelle, trésorier des Républicains, pour qui les banques prêtent aux partis affichant assez de "sérieux", Mme Le Pen a affirmé que LR avait "des difficultés financières bien plus importantes que les autres" partis, avec "55 millions d'euros de dette". "Et malgré ces 55 millions d'euros de dette, ils ont toujours été suivis par leur banque. Peut-être ont-ils pris des engagements à l'égard du système bancaire européen ? ça n'est pas notre cas", a-t-elle taclé.