Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Robert Ménard (soutenu par le RN) réélu au premier tour à Béziers
Par Public Sénat
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Le maire sortant Robert Ménard (soutenu par le RN) a été réélu dimanche au premier tour à Béziers (Hérault), avec 68,7% des voix, sur fond d'abstention record (56%), selon les résultats officiels.
A Béziers, M. Ménard était confronté à une opposition faible et fragmentée. Le champion de l'ultra-droite, âgé de 66 ans, a largement devancé les listes LREM (11,5%), PC-PS-PRG (6,1%), EELV-LFI (5,4%), LR (4,2%) et une liste citoyenne (4,1%).
"Cette élection est la reconnaissance de six années de travail et d'un constat que Béziers a vraiment changé", a réagi dimanche soir M. Ménard auprès de l'AFP. "Réaliser plus de 68% dans une ville de presque 80.000 habitants, c'est très rare. C'est le fruit du travail d'une équipe au service d'une ville et non d'une idéologie. Les Biterrois se reconnaissent dans les actions que j'ai menées", a-t-il affirmé.
"Les faibles scores de mes opposants sont une sanction pour eux car ils nient la réalité", a-t-il estimé. "Ce score va me permettre de prendre des engagements et de les respecter comme je l'ai fait ces six dernières années. Toutefois, cette large victoire est ternie par cette épidémie que doit affronter la France que j'aime. Elle tue, elle menace certains et bouleverse totalement l'économie. Dès demain je vais rencontrer des acteurs locaux pour faire en sorte de traverser cette crise et que cela se passe au mieux", a-t-il poursuivi.
En 2014, l'ex-président de Reporters sans frontières avait remporté la mairie de Béziers avec le soutien du Front national (FN) à la faveur d'une triangulaire (46,98% des voix au second tour et plus de 31% d'abstention).
Il tient depuis les rênes d'une sous-préfecture de 77.000 habitants qui reste marquée par une pauvreté extrême (34%) et un chômage élevé (23,4% selon les derniers chiffres de l'Insee).
Mais l'édile se targue notamment d'avoir amélioré la sécurité et les finances de la ville et fait revivre son centre historique. Ses opposants lui reprochent d'avoir mené une action "en trompe-l'oeil" et d'avoir donné une mauvaise image à la ville, notamment à travers de multiples polémiques sur l'Algérie française, l'immigration ou la sécurité.
La position du maire s'est trouvée renforcée en 2017 par l'élection de son épouse Emmanuelle, députée (non-inscrite, apparentée RN) de la circonscription comprenant Béziers.
Pour les municipales de 2020, M. Ménard a activement travaillé à "faire sauter la digue" entre droite et extrême droite dans d'autres villes, comme Perpignan ou le port héraultais de Sète.