Pendant une heure, devant le Conseil économique, social et environnemental, le Premier ministre a bien donné plus de détails sur la réforme contestée des retraites. Mais ses annonces n’ont pas contenté les syndicats, à commencer par la CFDT, qui soutient le système par point. Et pour qui une ligne rouge a été franchie » avec l’annonce d’un « âge pivot » fixé à 64 ans.
« Nous savions que l’intervention du Premier ministre n’allait pas tout résoudre. Un discours ne résout pas tout. Mais il apporte des clarifications qui sont extrêmement fortes : sur le caractère universel du système, sur les modalités pratiques de mise en œuvre (…) avec la volonté aussi d’apporter de nouveaux droits avec le minimum contributif pour toutes celles et ceux qui ont cotisé tout au long de leur carrière, dès 2022 à hauteur de 85% du SMIC, plutôt que 75% aujourd’hui » a estimé Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès de l’Action et des Comptes publiques, quelques minutes avant les questions d’actualité du gouvernement au Sénat.
En ce qui concerne l’âge d’équilibre, 64 ans en 2027, Olivier Dussopt n’écarte pas « une discussion avec les partenaires sociaux pour voir s’il y a d’autres trajectoires ». « Initialement, l’objectif était d’atteindre cet équilibre en 2025. Parce qu’il est plus logique d’entrer dans un nouveau système à l’équilibre qu’avec une dette, un boulet au pied. Le Premier ministre a ouvert cette porte jusqu’en 2027 pour une entrée progressive » explique-t-il avant de rappeler que l’année 2022 allait voir naître de nouveaux droits, comme la revalorisation de nouveaux métiers, en particulier, les enseignants.
Le secrétaire d’État assure, par ailleurs, que les fonctionnaires « ne seront pas les grands perdants » car « cette réforme propose d’intégrer les primes dans l’assiette de cotisation pour faire en sorte que la retraite des fonctionnaires soit calculée sur la réalité de leurs revenus ». « Un vrai progrès et une attente forte » selon lui.