Édouard Philippe s'est dit mercredi soir sur TF1 "ferme" sur le principe d'un système de retraites universel mais "pas fermé" à la discussion avec les organisations syndicales, toutes opposées à cette réforme.
"Je suis ferme sur le principe (...) d'un système qui concernera tout le monde (...) véritablement universel", mais "je ne suis pas fermé et j'ai indiqué à l'ensemble des organisations sociales et syndicales qu'il y avait toute une série de points sur lesquels nous pouvions améliorer la réforme", a déclaré le Premier ministre dans le JT de 20 heures, évoquant notamment la prise en compte de la pénibilité et des droits familiaux.
Il a précisé qu'il dirait à Laurent Berger, le patron de la CFDT, "que nous avons, dans le régime universel auquel la CFDT est attachée, qu'elle veut créer depuis très longtemps, pris en compte beaucoup des demandes qu'il formule et qu'on peut les affiner".
"J'ai dit (aussi) que (...) si les partenaires sociaux qui croient au régime universel se mettent d'accord pour dire quel est le chemin qui permet d'arriver à l'équilibre (financier du système, ndlr), la trajectoire et les instruments, je prends".
"Mais je ne peux pas dire aux Français: il va y avoir du plus, il va y avoir des nouveaux droits sociaux et il y aura sans doute l'équilibre (...) mais je ne vais pas vous dire comment on va le faire", a développé M. Philippe.
Laurent Berger a appelé au même moment, sur France 2, le gouvernement à faire marche arrière sur la mise en place d'un âge d'équilibre dès 2022.
"Je réponds à l'ensemble des organisations syndicales que dans ce que j'ai proposé aujourd'hui, il y a un nombre considérable d'avancées, des progrès sociaux très nets. Nous les avons conçus ensemble, en les écoutant et en prenant en compte toute une série de choses importantes qu'ils avaient à dire. Et que nous allons continuer", a insisté M. Philippe.
Le Premier ministre a assuré que "tout le monde serait gagnant" avec la réforme, qui a suscité le rejet de tous les syndicats et partis d'opposition.
Il a également dit qu'il s'attendait à ce que la réforme suscite une forte opposition: "personne n'imagine que lorsqu'on essaie de faire évoluer le système de retraite, lorsqu'on bouscule d'une certaine façon des situations qui sont bien établies (…) on va se heurter à des oppositions".
Il s'y attendait d'autant plus lorsqu'"on dit des choses qui ne sont pas forcément agréables à entendre comme par exemple le fait que progressivement et sans brutalité, on va travailler un peu plus longtemps".
"Quand on dit ça, on n'est jamais très populaire, a-t-il ajouté. Et pourtant, les Français savent très bien qu'on va devoir travailler un peu plus longtemps, ils le font déjà."