A neuf jours d'une grève reconductible contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a demandé mardi au gouvernement d'"arrêter les provocations" et les "mensonges", en particulier sur les régimes spéciaux.
"Le message principal", c'est "arrêtez les provocations et recadrez un peu vos ministres", a résumé le leader cégétiste à l'issue de son entretien à Matignon avec le Premier ministre Edouard Philippe et le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye, qui recoivent depuis lundi syndicats et patronat.
"La grosse provocation, c'est de dire que ça serait une réforme qui ne toucherait que les régimes spéciaux", a souligné M. Martinez, dénonçant "un mensonge éhonté".
"Tout le monde est concerné", a-t-il poursuivi, "y compris les retraités", potentielles victimes selon lui de possibles baisses de pensions dans le futur "système universel" par points censé remplacer les 42 régimes existants.
La CGT a expliqué au gouvernement "que depuis très longtemps on n'avait jamais eu autant de demandes" de salariés "qui veulent savoir comment" participer à la mobilisation du 5 décembre, a assuré M. Martinez, évoquant des appels à la grève dans des secteurs du privé comme "les raffineries, la pétrochimie, le caoutchouc, l'automobile".
"Tout le monde a compris que c'était une réforme qui concerne le public comme le privé", a-t-il insisté.
"Les retraites, c'est le ciment de toutes les mobilisations qui existent dans le pays depuis très longtemps", a-t-il prévenu.
Par ailleurs, depuis deux ans, "c'est la 22ème fois" que la CGT va discuter avec le gouvernement, a fait valoir M. Martinez. "Quand j'entends (le secrétaire d'Etat aux Transports) Jean-Baptiste Djebbari ou la porte-parole du gouvernement" Sibeth Ndiaye dire "que la CGT refuse de discuter, c'est des mensonges vis-à-vis de l'opinion publique", a-t-il estimé.
Plus généralement, "le gouvernement fait de la propagande au travers de campagnes publicitaires mensongères" pour vanter une réforme censée réduire les inégalités, a fustigé M. Martinez, opposé depuis le départ à un régime universel à points.
Lancé par les syndicats de la RATP et de la SNCF, l'appel à une grève reconductible contre la réforme des retraite le 5 décembre a été rejoint par la CGT, FO, FSU et Solidaires, puis par des organisations d'Air France, d'EDF, d'avocats, de magistrats...