Retraites: L’Assemblée rejette la demande de référendum de la gauche

Retraites: L’Assemblée rejette la demande de référendum de la gauche

L'Assemblée nationale a rejeté lundi au premier jour de la bataille sur les retraites dans l'hémicycle la demande de référendum...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'Assemblée nationale a rejeté lundi au premier jour de la bataille sur les retraites dans l'hémicycle la demande de référendum initiée par les communistes, une démarche "rare" et défendue par l'ensemble de l'opposition de gauche.

Sans surprise, cette "motion référendaire" a été rejetée par 160 voix contre 70.

Les communistes avaient réuni 60 signataires - avec les PS, LFI, des élus Libertés et Territoires et même Xavier Breton (LR) - au-delà du quota nécessaire (58 au minimum) pour présenter dans l'hémicycle cette demande de référendum.

Cette motion, la première depuis 2008, "c'est un acte rare, un acte fort", a souligné le chef de file du groupe communiste André Chassaigne: "60 signataires de différentes sensibilités politiques pensent que le peuple doit avoir la parole sur ce projet de loi".

La réforme "ne peut s'imposer dans une telle confusion et dans un tel calendrier", a complété à la tribune son collègue et secrétaire national du PCF Fabien Roussel.

"Bien sûr qu'on le veut ce référendum, qu'on veut voir et savoir si les Français avalent vos bobards", a lancé l'Insoumis François Ruffin à la majorité.

Pour le premier secrétaire du PS Olivier Faure, il faut que "le peuple puisse trancher", sauf si le gouvernement s'engageait à ne pas utiliser le 49-3, arme de la Constitution pour faire adopter un texte sans vote.

Le groupe LR n'a pas pris part au vote mais quatre de ses membres se sont cependant prononcés pour cette demande de référendum.

La présidente du Rassemblement National Marine Le Pen, qui a voté en faveur de la motion, a regretté "que cette réforme ne passe pas par la validation des Français" et que le débat ait lieu "dans une Assemblée dont nous savons pertinemment qu’elle ne représente pas l'avis des Français aujourd’hui".

Le secrétaire d'Etat Laurent Pietraszewski a aussitôt critiqué cette motion, "artifice de procédure" et "manœuvre dilatoire" pour "empêcher la grande majorité de l'Assemblée nationale" de "faire ce pour quoi elle a été élue".

"Pourquoi un seul référendum, pourquoi pas 41.000 référendums pour chacun de vos amendements ?", a ironisé le LREM Jean-René Cazeneuve.

Pour la MoDem Nathalie Elimas, c'est une "obstruction" à une réforme décrite "noir sur blanc dans le projet du candidat Macron élu démocratiquement président de la République". Chez les UDI-Agir, Agnès Firmin Le Bodo a aussi trouvé "dommage" de "retarder les débats".

Si cette motion avait été adoptée par les deux chambres, Assemblée et Sénat, il ne s'agissait toutefois que d'une proposition de référendum faite au président de la République, libre de donner suite ou pas.

Auparavant, les communistes puis les LR avaient chacun sur un volet de la réforme (ordinaire puis organique) présenté une motion de rejet, pour manifester leur opposition au système universel de retraites par points. Ces deux motions de procédures avaient été rejetées.

Le chef de file des députés LREM, Gilles Le Gendre, s'est félicité "sans triomphalisme" que "l'alliance large de la majorité fonctionne très bien" face aux trois motions déposées contre le texte, "rejetées massivement".

Dans la même thématique

Paris : Hearing of Elisabeth Borne at French Senate
7min

Politique

Dérapage du déficit : les moments clés de la mission d’information du Sénat qui étrille les gouvernements passés

Série. Retour sur les temps forts parlementaires de 2024 au Sénat. En mars dernier, le rapporteur général de la commission des finances du Sénat se rendait au ministère de l’Economie pour enquêter sur la dégradation du déficit de la France. C’est le point de départ d’une des missions d’information les plus marquantes de cette année 2024. Retour en six dates sur ces travaux, ponctués d’auditions musclées.

Le

Paris, Matignon : minute of silence
5min

Politique

Gouvernement Bayrou : « Il y a une forme d’impasse stratégique », juge le constitutionnaliste Benjamin Morel

Alors que le gouvernement de François Bayrou doit être annoncé à 18h30, les principales interrogations concernent la durée de vie de cette future équipe. En effet, le Premier ministre s’appuie sur le même socle politique que son prédécesseur et souhaite reprendre les travaux de Michel Barnier sur le budget. Pour le même résultat ? Entretien avec Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas.

Le