Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Retraites : Gérard Larcher demande le report de l’examen du projet de loi au Parlement
Par Public Sénat
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Au cours de sa conférence de presse organisée par les journalistes parlementaires, Gérard Larcher n’a pas ménagé ses coups contre la réforme des retraites du gouvernement. Une réforme mal préparée, voire improvisée selon lui, conséquence de la « faute originelle » d’Emmanuel Macron : la promesse de ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite. Des « mois de maladresse » et du sentiment d’une négociation tronquée partagée par les syndicats sont nés une « suspicion » puis une opposition dans le pays, selon Gérard Larcher.
À ce stade, « il ne reste au gouvernement qu’un certain nombre de solutions qui apparaissent plutôt mauvaises », s’inquiète le président du Sénat, qui relève que le gouvernement multiplie les concessions aux régimes spéciaux et « ouvre les vannes de la dépense ». « Il faut reprendre ce sujet de façon sérieuse. On ne peut pas s'engager sans savoir combien cela va coûter », exhorte Gérard Larcher.
À la veille d’une réunion cruciale à Matignon, où le gouvernement devra se prononcer sur la proposition de la CFDT d’organiser une conférence de financement du régime des retraites, sur plusieurs mois, Gérard Larcher fait une demande à l’exécutif : « attendre les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs, de la conférence de financement avant de saisir le Parlement d'un projet de loi ». L’ancien ministre délégué aux Relations du Travail précise que « ceci ne renvoie pas aux calendes grecques la réforme mais tout simplement aux calendes de la raison ».
« C’est une affaire trop sérieuse pour qu’on la gère uniquement par pulsion »
À l’issue de sa conférence de presse, Gérard Larcher a confirmé sa demande de report de la réforme. « C’est une affaire trop sérieuse pour qu’on la gère uniquement par pulsion. Ce n’est pas un décalage de mois, c’est un décalage de méthode » a-t-il précisé.
Sur le dialogue social, le président du Sénat constate « qu’il n’a pas été très bien mené. Sinon on n’en serait pas là ».
Enfin, Gérard Larcher est revenu sur ses relations avec l’exécutif. Il qualifie le dialogue avec Emmanuel Macron de simplement « institutionnel ». « Je suis à sa disposition » se résume-t-il à dire.
Un contraste par rapport à sa relation avec Édouard Philippe avec qui le dialogue « se déroule parfaitement ». « Je dois rendre hommage au Premier ministre. Nous avons un dialogue qui n’est pas d’apparence, qui est en vérité y compris sur des points d’accords ou désaccords. C’est un dialogue qui nous amène à avoir adopté 76% de textes de manière convergente » a-t-il salué.