Le numéro un du parti socialiste Olivier Faure a dénoncé mardi la "rengaine" de LREM qui critique la participation du PS à la manifestation du 5 décembre contre la réforme des retraites "au côté du RN" et les "abjections" de la majorité en matière migratoire.
"C'est quand même historique ce qui se passe : le RN sera au côté du PS pour manifester, là où la CFDT n'appelle pas à la manifestation", s'était offusqué dimanche le patron de LREM Stanislas Guerini, évoquant "un mur (qui) va tomber".
En marche vient "maintenant nous dire qu'on ne pourrait plus défiler parce qu'il y a des gens de l'extrême droite qui voudraient défiler eux aussi", a critiqué le premier secrétaire du PS sur France Inter.
"Il faudrait qu'ils arrêtent de nous ressortir la même rengaine à chaque fois, à chaque élection, maintenant à chaque manifestation, ils vont nous sortir le Front national, c'est l'argument ultime", s'est-il énervé.
"Chacun sait ici que s'il y a bien quelqu'un qui ne partagera jamais les idées du Front national, c'est bien moi. Mais en même temps je refuse cette espèce de façon de concevoir le débat public qui interdirait toute forme de débat ou d'expression parce que le RN dirait ceci ou cela", s'est-il défendu.
"Je trouve ça extraordinaire de la part de gens qui ont, eux, depuis deux ans et demi, étaient de toutes les abjections sur le sujet migratoire", a contre-attaqué M. Faure.
"Guerini c'est celui qui (...) à toutes les antennes de télévision et de radio a colporté la rumeur, la fake news de l'extrême droite" sur "des femmes qui viendraient se faire refaire la poitrine aux frais du contribuable français", a-t-il accusé.
C'est "celui qui a voté aussi la loi asile immigration qui a durci les conditions d'asile pour ceux qui viennent justement se réfugier dans notre pays, ce sont les mêmes qui viennent de réduire l'accès à l'aide médicale d'État, toutes ces revendications qui sont portées par justement l'extrême droite", a pointé M. Faure.
Le Conseil national du parti socialiste a appelé à l'unanimité ses sympathisants à participer à la manifestation du 5 décembre.
De son côté, Marine Le Pen a appelé mardi "les Français à exprimer leur désaccord" avec la réforme des retraites, dont elle réclame le "retrait". Mais son parti est divisé sur l'opportunité de manifester.