L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve s'est dit mercredi "très inquiet des conséquences" de la réforme des retraites pour nombre de Français et a critiqué "l'absence de clarté sur l'objectif entretenue par une communication gouvernementale non maîtrisée".
Le gouvernement doit-il donc reculer? "Faire en sorte qu'une réforme aboutisse en substituant une bonne méthode à une mauvaise méthode, ce n'est pas reculer", a-t-il répondu sur LCI.
Evoquant les sujets de tension autour de ce projet gouvernemental, il s'est dit "très défavorable" à une réforme qui engendrerait "des injustices supplémentaires dans une absence totale de clarté et dans un refus du dialogue".
Or, "de la clause du grand-père au niveau du point en passant par l'âge pivot, sur tous ces sujets nous sommes dans les brumes macorlanesques", a-t-il dit en référence à l'écrivain Pierre Mac Orlan.
L'ex-Premier ministre de François Hollande a aussi souligné "le sentiment d'injustice et d'inquiétude" des Français quant à "la capacité de cette réforme de garantir le niveau de retraite", et reproché au gouvernement d'avoir fait "totalement l'impasse sur les forces syndicales".
"Aucune réforme ne se fera en France sans qu'il y ait face au gouvernement des corps intermédiaires qu'on respecte, avec lesquels on dialogue", a-t-il estimé.
Une grève reconductible à partir du jeudi 5 décembre s'annonce très suivie dans les services publics pour protester contre le projet de l'exécutif d'instaurer un "système universel" de retraite censé remplacer les 42 régimes existants.