Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a demandé au gouvernement de "sortir du bois" pour "éclaircir sa position sur la pénibilité, sur les carrières des femmes, sur les régimes particuliers", lors d'un entretien sur RTL vendredi.
"Le gouvernement doit redonner du sens à la réforme qu'il veut porter, en disant +on veut une réforme juste, qui va réduire les inégalités que subissent les femmes, les carrières précaires, ceux qui ont des métiers pénibles, ceux qui ont travaillé un peu dans le privé et un peu dans le public et qui sont pénalisés au moment de la retraite+, en gros, qu'il dise les éléments de progrès qui doivent être contenus dans cette réforme", a souligné M. Berger.
"S'il ne le dit pas, il donne à penser que cette réforme serait une punition et si c'est une punition, personne ne l'acceptera", ajoute-t-il.
Interrogé sur les dissensions entre le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye et Emmanuel Macron sur la clause dite "du grand-père", qui réserverait la réforme aux seuls nouveaux entrants sur le marché du travail, M. Berger a répondu: "Je pense surtout que ça révèle qu'ils ne sont pas calés".
Pour lui, "la réforme s'applique à tout le monde". "Il peut y avoir des spécificités professionnelles, par exemple c'est le cas des cheminots", a-t-il dit. "Tous ceux qui ont une promesse à un moment donné, notamment sur la question de l'âge de départ, c'est leur contrat de départ, il faut des périodes de transition suffisamment longues" mais "ça ne peut pas être pour tout le monde".
En effet, "si on fait entrer juste les nouveaux entrants (dans le régime universel) ça veut dire que les femmes, il faut qu'elles acceptent encore pendant une quarantaine d'années d'avoir une retraite en moyenne inférieure de 30% à celle des hommes", a-t-il relevé.
"Ce que je veux dire par là, c'est que le système actuel comporte de profondes inégalités et ce qu'on veut dans cette réforme, c'est réduire ces inégalités, c'est les combattre", a-t-il ajouté pour justifier ses réserves sur la "clause du grand-père".
"Aujourd'hui, le gouvernement, par ses atermoiements, donne à penser que cette réforme, ils en auraient peur parce qu'elle serait punitive", a déploré Laurent Berger.