Marion Maréchal Le Pen, star de l'extrême droite française, a effectué un retour remarqué jeudi lors d'un rassemblement conservateur très en vue près de Washington, où elle a encensé le président américain Donald Trump et souhaité "rendre à la France sa grandeur".
"Je ne suis pas offensée lorsque j'entends le président Donald Trump dire +l'Amérique d'abord", a déclaré en anglais l'ancienne députée de 28 ans, en retrait de la politique, sous les applaudissements des participants de la "Conservative Political Action Conference" (CPAC).
"En fait, je veux l'Amérique d'abord pour le peuple américain, je veux la Grande-Bretagne d'abord pour le peuple britannique et je veux la France d'abord pour le peuple français", a poursuivi Marion Maréchal Le Pen, lors de cette intervention de 10 minutes devant un public conquis qui avait entendu juste avant le vice-président américain Mike Pence.
"Si nous voulons rendre à la France sa grandeur, nous devons défendre nos intérêts économiques sur les marchés mondiaux", a-t-elle poursuivi, reprenant un autre slogan de Donald Trump, attendu à son tour vendredi à la CPAC.
"Comme vous, nous voulons qu'on nous rende notre pays", a lancé Marion Maréchal Le Pen, dont le discours a été ponctué de quelques "Vive la France" lancés en français.
La jeune femme, qui est la nièce de Marine Le Pen, présidente du parti d'extrême droite français Front national, avait annoncé un mois avant les législatives de 2017 son retrait de la vie politique.
Sa prestation devant les conservateurs américains et son annonce le même jour de la création d'une "académie de sciences politiques", alimentent désormais les spéculations sur un possible retour dans la politique active.
- 'Petite nièce de l'islam' -
Cette jeune mère, catholique pratiquante, et connue pour avoir des positions souvent plus radicales que Marine Le Pen, a énuméré aux Etats-Unis ses thèmes de prédilection.
En première ligne: l'Union européenne. "Notre liberté est maintenant entre les mains" de cette institution "qui est en train de tuer des nations millénaires", a-t-elle dénoncé.
"Je vis dans un pays où 80%, vous m'avez bien entendu, 80% des lois sont imposées par l'Union européenne", a affirmé la Française déclenchant les huées de son auditoire.
"Tout ce que je veux, c'est la survie de ma nation", a poursuivi Marion Maréchal Le Pen. "Après 40 ans d'immigration massive, de lobbyisme islamique et de politiquement correct, la France est en train de passer de fille aînée de l'Eglise à petite nièce de l'islam", a-t-elle déploré.
Autre thème cher à la droite américaine et à l'ancienne élue du Vaucluse (2012-2017), l'idée selon laquelle "même les enfants sont devenus des marchandises".
"On entend maintenant dans le débat public qu'on a le droit de commander un enfant sur catalogue, qu'on a le droit de louer le ventre d'une femme, qu'on a le droit de priver un enfant d'une mère ou d'un père", s'est insurgée Marion Maréchal Le Pen.
Elle a enfin souhaité une union des forces conservatrices américaines et européennes, alors que l'eurodéputé britannique Nigel Farage, qui fut à la tête de la campagne victorieuse pour le Brexit, participe également à la CPAC.
La conférence rassemble dans une ambiance de spectacle --avec musique, grands écrans et prière en ouverture de chaque journée-- des responsables politiques mais aussi des militants pro-armes ou des personnalités conservatrices.
Cette prestation de Marion Maréchal Le Pen intervient à deux semaines du congrès du Front National qui doit acter en mars la "refondation" du parti, après la défaite de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle face au centriste Emmanuel Macron (66%-33%).
"On est plutôt fier qu'elle (...) fasse connaître notre message à des Américains", avait déclaré au sujet de son déplacement le vice-président du Front national Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen.
"On verra la suite, si elle veut revenir, de toute façon elle sait très bien que le mouvement est ouvert", a-t-il ajouté.
Marion Maréchal Le Pen a elle assuré que son projet d'école, détaillé dans l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, "ne sert aucun" parti politique mais a vocation à "détecter et former les dirigeants de demain".