Réouverture des écoles : « La seule nouveauté ce sont les tests avec une mise en place massive », observe Laurent Lafon

Réouverture des écoles : « La seule nouveauté ce sont les tests avec une mise en place massive », observe Laurent Lafon

En conférence de presse ce jeudi soir, le Premier ministre Jean Castex a détaillé le protocole sanitaire de réouverture des établissements scolaires, qui reste identique à ce qu’il était avant les vacances de printemps, avec la fermeture d’une classe dès le premier cas de Covid constaté. Il sera doublé d’une vaste campagne de tests salivaire
Public Sénat

Par Pierre Maurer

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Le gouvernement s’attelle à la réouverture des crèches et des écoles le 26 avril. Collégiens et lycéens reprennent aussi les cours, mais à distance pour une semaine. Le protocole sanitaire reste identique à ce qu’il était avant les vacances de printemps, avec la fermeture d’une classe dès le premier cas de covid constaté, a expliqué le Premier ministre Jean Castex ce jeudi soir en conférence de presse. Le protocole sera doublé d’une vaste campagne de tests salivaires avec un objectif de 600 000 tests par semaine dans les écoles élémentaires à la mi-mai, alors que « le pic de la troisième vague semble derrière nous », a affirmé le chef du gouvernement. 64 millions d’autotests seront aussi mis à disposition de « tous les personnels de l’Éducation nationale » dès la semaine prochaine, et des lycéens dès le 10 mai. Les collégiens pourront retrouver leur établissement « la semaine du 3 mai », mais « en demi-jauge » pour les élèves de quatrième et de troisième des quinze départements les plus touchés par l’épidémie. Tous les lycéens pourront également retrouver le chemin des cours la semaine du 3 mai mais également « en demi-jauge ».

Jean Castex a en outre défendu un choix « assumé » et motivé par les « dégâts catastrophiques » - aussi bien « éducatifs » que « psychologiques », causés par la fermeture prolongée de ces établissements.

Pour les sénateurs Pierre Ouzoulias (CRCE) et Laurent Lafon (UC), rien de nouveau sous le soleil ! « Le gouvernement fait ce qu’il avait dit, il reste sur la ligne annoncée. La seule nouveauté ce sont les tests avec une mise en place massive », observe le président centriste de la commission de la Culture du Sénat, fervent partisan de la continuité de l’école. Comme son collègue communiste qui abonde : « Pas de changement. Je ne vois pas ce qu’il y a de vraiment neuf. Sur le fond, je pense que c’est essentiel que les enfants retournent à l’école pour leur psychologie ».

« Remédiation pédagogique » et valeur du diplôme

Pierre Ouzoulias croit cependant peu aux 600 000 tests par semaine annoncés. « Plus personne ne croit dans les annonces chiffrées du gouvernement », argue l’historien de formation, qui déplore que les enseignants soient encore laissés pour compte dans la stratégie de vaccination. Même si Jean Castex a assuré que la vaccination des personnels scolaires de plus de 55 ans était facilitée, Pierre Ouzoulias estime que c’est trop peu par rapport au service rendu. « Les enseignants ont finalement le même rôle que les personnels de santé : ils apportent un soutien psychologique et à ce titre je pense qu’il faut leur apporter la même chose qu’aux personnels de santé, la vaccination », plaide le communiste, qui constate, las : « Mais au final c’est comme les autres et ça, ce n’est pas possible ! » Selon lui, le gouvernement est « bloqué dans sa stratégie de déconfinement par l’absence de vaccins. On a une armée qui est l’arme aux pieds… »

Laurent Lafon, lui, reste heurté par une phrase de Jean Castex. « Je suis choqué par le fait qu’il dise que les diplômes en distanciel n’ont pas la même valeur. Car c’est une crainte des étudiants. » Le Premier ministre a par ailleurs annoncé le maintien en présentiel des épreuves du bac, du brevet et BTS. Ce que les deux sénateurs approuvent. « Je ne dirais pas que la valeur du diplôme n’est pas la même mais la façon de vivre l’examen par l’étudiant est, elle, bien différente », insiste le centriste.

Quant aux craintes à propos de l’enseignement à distance et de la capacité des plateformes numériques, elles ne sont pas éteintes. « Le service public n’est pas préparé à une demande aussi importante de moyens informatiques : il y a un sous-équipement massif et un manque de souveraineté », déplore Pierre Ouzoulias. Le sénateur aimerait enfin que le gouvernement envisage la « remédiation pédagogique » : « Tout le monde est d’accord pour dire que le confinement n’a pas permis des conditions pédagogiques égales pour tous. Et ça, c’est absent des annonces du gouvernement ! Ils gèrent les étudiants comme s’il ne s’était rien passé pendant le confinement. Il faut une remédiation pour remettre les gamins à niveau. Et là, il faut des moyens ! »

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