Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Rentrée politique : l’opposition durcit le ton, l’exécutif garde le cap
Par Dominique CHABROL
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Droite et gauche ont durci le ton ce week-end contre Emmanuel Macron et le gouvernement à l'occasion de la rentrée politique, face à un exécutif qui entend tenir le cap des réformes malgré une popularité en berne à neuf mois des élections européennes.
Cible numéro 1 : le président de la République. Le président des Républicains Laurent Wauquiez a sommé Emmanuel Macron et le gouvernement de "rendre l'argent aux Français", lors de son discours en Haute-Loire qui se voulait une démonstration de force.
La veille, Jean-Luc Mélenchon avait promis au chef de l'Etat "une raclée démocratique" aux européennes de mai 2019. Dimanche, le chef de file de La France insoumise (LFI) est revenu à la charge pour dénoncer la "saignée de l'Etat et des services publics" programmée selon lui par l'exécutif.
Face à la mobilisation des oppositions après trois semaines de trêve estivale, Edouard Philippe a en effet détaillé les choix budgétaires du gouvernement dans une interview au Journal du Dimanche.
Avec une prévision de croissance ramenée à la baisse à 1,7%, il a pris acte d'un ralentissement économique qui affectera le budget 2019 et annoncé le décrochage de l'indexation de prestations sociales de l'inflation.
Mais le Premier ministre veut également maintenir le rythme des réformes, avec l'annonce de la fin des cotisations salariales sur les heures supplémentaires ou la suppression d'environ 4.500 postes dans la fonction publique d'Etat en 2019 pour tenir l'objectif de 50.000 suppressions à l'horizon 2022.
Rentrée compliquée encore pour Emmanuel Macron sur le front des sondages : le chef de l'Etat perd 5 points dans le baromètre de l'Ifop et voit sa popularité s'effondrer, avec 34% seulement de "satisfaits", son score le plus bas depuis son entrée en fonctions.
Une perte de confiance que le patron des députés La République en marche (LREM), Richard Ferrand, a attribuée à l'impatience des Français de voir les résultats de la politique conduite.
Samedi à La Rochelle, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, avait appelé pour sa part la gauche à mener "des combats communs" dans la perspective des européennes.
Et Pierre Laurent (PCF) a affirmé la volonté des communistes de "combattre les orientations libérales de l'Union européenne et la politique de Macron", deux politiques "soeurs jumelles".
Les européennes de mai - qui marqueront la mi-mandat d'Emmanuel Macron - sont, avec la politique économique et les migrants, l'autre grand sujet de la rentrée.
"Nous allons faire de cette élection un référendum anti-Macron", a martelé Jean-Luc Mélenchon, promettant une "raclée démocratique".
Le patron des députés LREM Richard Ferrand a préféré voir dans le scrutin l'occasion de choisir entre l'Europe de Macron et celle des nationalistes et conservateurs anti-européens au pouvoir dans plusieurs pays de l'UE.